30/08 la rédemption. la communion. la conversion.

LA REDEMPTION.

Yahvé avait « racheté » Israël en le libérant de la captivité d’Égypte pour s’en faire un peuple qui lui appartient comme son héritage. En annonçant la « rédemption » de la captivité de Babylone, les prophètes avaient laissé entrevoir un affranchissement plus profond et plus universel, par le pardon des péchés. Cette rédemption messianique s’est accomplie dans le Christ. Dieu le Père par le Christ – ou le Christ lui-même – a « délivré » l’Israël nouveau de la servitude de la Loi, et du péché. En se l’acquérant, en se l’appropriant, en l’achetant. Le prix de ce rachat et de cette acquisition a été le sang du Christ. Inaugurée au Calvaire et déjà garantie par les arrhes de l’Esprit, cette rédemption ne s’achèvera qu’à la Parousie, avec l’affranchissement de la mort par la résurrection des corps.

Le Christ a libéré l’homme du mal pour le rendre à Dieu. À coté du thème biblique de la « rédemption » et de celui de la libération par la mort, Paul recourt volontiers, pour exprimer cette idée, à l’image, si parlante à son époque, de l’esclave racheté et affranchi, qui ne peut plus être remis en esclavage, mais se doit de servir fidèlement son nouveau maître. En nous rachetant au prix de son sang, le Christ nous a affranchis et appelés à la liberté. Désormais libéré de ses anciens maîtres, le péché ; la Loi, avec ses observances matérielles. Il est libre, fils de la femme libre, la Jérusalem d’en haut. Cette liberté ne signifie cependant pas libertinage. Elle doit être un service du nouveau maître, Dieu, le Christ Kyrios, auquel le fidèle appartient désormais, et pour qui il vit et meurt ; service qui se fait dans l’obéissance de la foi pour la justice et la sainteté.
Cette liberté des fils, affranchis par la « loi de L’Esprit », peut même avoir à sacrifier ses franchises légitimes pour devenir un service du prochain si la charité, et le respect des autres consciences le demandent ; quand au régime social de l’esclavage, s’il peut encore être toléré dans ce monde qui passe, il n’a plus du moins aucune valeur dans l’ordre nouveau instauré par le Christ, l’esclave chrétien est un affranchi du Seigneur, lui et son maître sont également des serviteurs du Christ, 1 Co 7 22 ;1 Co 10 23-33 etc.      
– Durant sa vie, la libération du chrétien, que Paul exprime ailleurs par le thème biblique de la « rédemption », apparaît aussi souvent chez lui comme une délivrance par la mort. Car la mort libère de la vie ancienne et de ses servitudes. Uni par la foi, et le baptême, au Christ mort et ressuscité, le chrétien est mort au péché, à la Loi, aux éléments du monde, pour vivre sous le régime nouveau de la grâce et de l’Esprit. De même que l’affranchi appartient à son nouveau maître, de même le chrétien ressuscité dans le Christ ne vit plus pour lui-même mais pour le Christ et pour Dieu ; 2 Co 5 15 ; Ga 2 20.   

LA COMMUNION.

Le mot de communion (koinônia) garde dans ses multiples emplois une acception fondamentale. La communion a sa source dans les réalités possédées en commun par plusieurs personnes, que ces réalités soient spirituelles ou matérielles. En fait, entre chrétiens, les biens matériels ne vont jamais sans les biens spirituels. Parfois on a part à des actions ou à des sentiments. La communion d’où dérivent toutes les autres donne part à des biens proprement divins, elle nous unit au Père et à son Fils Jésus Christ, au Christ lui-même, à l’Esprit. Elle nous donne part à la gloire à venir, 1 P 5 1. Du fait que le Christ a communié à notre nature humaine, nous communions à la nature divine, 2 P 1 4+. Le mot devient caractéristique de la communauté chrétienne, Ac 2 42+.

LA CONVERSION.

Aux yeux de Luc, la conversion de Corneille n’est pas un simple cas individuel. Sa portée universelle ressort du récit lui-même et de son insistance sur les visions de Pierre et de Corneille, et surtout du lien mis par l’auteur entre cet événement et les déclarations « du concile de Jérusalem ». Deux leçons distinctes semblent se dégager :
1° Dieu lui-même a montré que les païens devaient être reçus dans l’Église sans qu’on les astreigne aux prescriptions de la Loi.
2° Dieu lui-même à montré à Pierre qu’il devait accepter l’hospitalité d’un incirconcis : on sent ici le problème des rapports entre chrétiens issus du judaïsme et ceux issus du paganisme.