04\-27 Guérison du serviteur d’un centurion. Lc 7

Évangile Luc  Chap. 7 

Guérison du serviteur d’un centurion.

7  1 Après qu’il eut fini de faire entendre toutes ses paroles, il entra dans Capharnaüm.  2 Or un centurion avait, malade sur le point de mourir, un esclave qui lui était cher.  3 Ayant entendu parler de Jésus, il envoya vers lui quelques-uns des anciens * des Juifs, pour le prier de venir sauver son esclave.

4 Arrivés auprès de Jésus, ils le suppliaient instamment : « il est digne, disaient-ils, que tu lui accordes cela ;  5 il aime en effet notre nation, * et c’est lui qui nous a bâti la synagogue. »  6 Jésus faisait route avec eux, et déjà il n’était plus loin de la maison, quand le centurion envoya des amis pour lui dire : « Seigneur, ne te dérange pas davantage, car je ne mérite pas que tu entres sous mon toit ;  7 aussi bien ne me suis-je pas jugé digne de venir te trouver. Mais dis un mot et que mon enfant soit guéri.  8 Car moi, qui n’ai rang que de subalterne, j’ai sous moi des soldats, et je dis à l’un : Va ! et il va, et à un autre : Viens ! Et il vient, et à mon esclave : Fait ceci ; et il le fait. »  9 En entendant ces paroles, Jésus l’admira et, se retournant, il dit à la foule qui le suivait : « Je vous le dis : pas même en Israël je n’ai trouvé une telle foi. »  10 Et, de retour à la maison, les envoyés trouvèrent l’esclave en parfaite santé.

Évangile Luc 7 (1-10)

–  Verset 3, quelques-uns des anciens. Notables de la localité, à ne pas confondre avec les anciens de Jérusalem, membres du Sanhédrin.

–  Verset 5, en effet notre nation. C’était sans doute comme Corneille, un païen sympathisant au Judaïsme.

Résurrection de la veuve de Naïn. *

7  11 Et il advint ensuite qu’il se rendit dans une ville appelée Naïn. Ses disciples et une foule nombreuse faisaient route avec lui.  12 Quand il fut près de la porte de la ville, voilà qu’on portait en terre un mort, un fils unique dont la mère était veuve ; et il y avait avec elle une foule considérable de la ville.  13 En la voyant, le Seigneur eut pitié d’elle et lui dit : « Ne pleure pas. »  14 Puis s’approchant, il toucha le cercueil, et les porteurs s’arrêtèrent. Et il dit : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi. »  15 Et le mort se dressa sur son séant et se mit à parler. Et il le remit à sa mère.  16 Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous et Dieu a visité son peuple. »  17 Et ce propos se répandit à son sujet dans la Judée entière et tout le pays d’alentour.

Évangile Luc 7 (11-17)

–  Titre. Récit propre à Luc, qui prépare la réponse de Jésus aux envoyés de Jean, 7 22.

Question de Jean-Baptiste et témoignage que lui rend Jésus.

7  18 Les disciples de Jean l’informèrent de tout cela. Appelant à lui deux de ses disciples, Jean  19 les envoya dire au Seigneur : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »  20 Arrivés auprès de lui, ces hommes dirent : « Jean le Baptiste nous envoie te dire : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »  21 À cette heure-là, il guérit beaucoup de gens affligés de maladies, d’infirmités, d’esprits mauvais, et rendit la vue à beaucoup d’aveugles.  22 Puis il répondit aux envoyés : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ;  23 et heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! »

24 Quand les envoyés de Jean furent partis, il se mit à dire aux foules au sujet de Jean : « Qu’êtes-vous allé contempler au désert ? Un roseau agité par le vent ?  25 Alors qu’êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu d’habits délicats ? Mais ceux qui ont des habits magnifiques et vivent dans les délices sont dans les palais royaux.  26 Alors qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et plus qu’un prophète.  27 C’est celui dont il est écrit :

Voici que j’envoie mon messager en avant de toi pour préparer ta route devant toi.

28 Je vous le dis : de plus grand que Jean parmi les enfants des femmes, il n’y en a pas ; et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.  29 Tout le peuple qui a écouté, et même les publicains, ont justifié Dieu en se faisant baptiser du baptême de Jean ;  30 mais les Pharisiens et les légistes ont annulé pour eux le dessein de Dieu en ne se faisant pas baptiser par lui.

Évangile Luc 7 (18-30)

Jugement de Jésus sur sa génération.

7  31 À quoi donc vais-je comparer les hommes de cette génération ? À qui ressemblent-ils ?  32 Ils ressemblent à ces gamins qui sont assis sur une place et s’interpellent les uns les autres, en disant :

« Nous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé ! Nous avons entonné un chant funèbre, et vous n’avez pas pleuré ! »

33 « Jean le Baptiste est venu en effet, ne mangeant pas de pain ni ne buvant de vin, et vous dites : « Il est possédé ! »  34 Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : « Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs ! »  35 Et la sagesse a été justifiée par tous ses enfants. *

Évangile Luc 7 (31-35)

–  Verset 35, par tous ses enfants. Var : « par ses propres œuvres. Les enfants de la Sagesse, c’est à dire de Dieu souverainement sage, reconnaissent et accueillent les œuvres de Dieu.

La pécheresse pardonnée et aimante. *

7  36 Un Pharisien l’invita à manger avec lui ; il entra dans la maison du Pharisien et se mit à table.  37 Et voici une femme, qui dans la ville était une pécheresse. Ayant appris qu’il était à table dans la maison du Pharisien, elle avait apporté un vase de parfum.  38 Et se plaçant par derrière, à ses pieds, tout en pleurs, elle se mit à lui arroser les pieds de ses larmes ; elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers, les oignait de parfum.

39 À cette vue, le Pharisien qui l’avait convié se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse ! »  40 Mais, prenant la parole, Jésus lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. » – « Parle, maître », répond-il. –  41 « Un créancier avait deux débiteurs ; l’un devait cinq cents deniers, l’autre cinquante.  42 Comme ils n’avaient pas de quoi rembourser, il fit grâce à tous les deux. Lequel des deux l’en aimera le plus ?  43 Simon répondit : « Celui-là, je pense, auquel il a fait grâce de plus. » Il lui dit : « Tu as bien jugé. »

  44 Et se retournant vers la femme : « Tu vois cette femme ? Dit-il à Simon. Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds ; elle, au contraire, m’a arrosé les pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux.  45 Tu ne m’as pas donné de baiser ; elle au contraire, depuis que je suis entré, n’a cessé de me couvrir les pieds de baisers.  46 Tu n’as pas répandu d’huile sur ma tête ; elle, au contraire, a répandu du parfum sur mes pieds.  47 À cause de cela, je te le dis, ses péchés, ses nombreux péchés, lui sont remis parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. * Mais celui à qui on remet peu montre peu d’amour. »  48 Puis il dit à la femme : « Tes péchés sont remis. »  49 Et ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux même : « Qui est celui-là qui va jusqu’à remettre les péchés ? »  50 Mais il dit à la femme : « Ta foi t’a sauvée ; va en paix. ».

Évangile Luc 7 (36-50)

–  Titre. Épisode propre à Luc, différent de l’onction de Béthanie, Mt 26 6-13. La pécheresse de cet épisode ne doit pas être identifiée ni avec Marie de Béthanie, sœur de Marthe, ni non plus avec Marie de Magdala, 8 2.

–  Verset 47, beaucoup d’amour. Dans la première partie de ce verset, l’amour apparaît comme cause du pardon ; dans la deuxième, il en est l’effet. Cette antinomie vient de ce que le texte de la péricope est composite. En 37-38, 44-46, les gestes de la femme témoignent d’un grand amour qui lui mérite le pardon de ses fautes : d’où la conclusion 47a. Mais en 40-43 une parabole a été insérée, dont la leçon est inverse : un plus grand pardon entraîne un plus grand amour: d’où la conclusion 47b.