07\-14 Abraham justifié par sa foi. Rm 4

ÉPÎTRE AUX ROMAINS Chap. 4

(C). L’EXEMPLE D’ABRAHAM

Abraham justifié par sa foi.

   4 1 Que dirons-nous d’Abraham, * notre ancêtre selon la chair ? * Si Abraham tint sa justice des œuvres, il a de quoi se glorifier. * Mais non au regard de Dieu ! Que dit en effet l’Écriture ? Abraham crut à Dieu, et ce lui fut compté comme justice. *  À qui fournit un travail on ne compte pas le salaire à titre gracieux : c’est un dû ; mais à qui, au lieu de travailler, croit en celui qui justifie l’impie, on compte sa foi comme justice. Exactement comme David proclame heureux l’homme à qui Dieu attribue la justice indépendamment des œuvres :

Heureux ceux dont les offenses ont été remises, et les péchés couverts. Heureux l’homme à qui le Seigneur n’impute aucun péché.

Romains 4 (1-8)

          Verset 1, d’Abraham. var. : (Vulg) « que dirons-nous donc qu’a obtenu Abraham ».

Selon la chair. Le retour d’un même thème, la paternité d’Abraham, v v 1, 12, 16-18, marque les étapes de l’argumentation.

          Verset 2, de quoi se glorifier. La tradition juive avait fait d’Abraham le type même de la justification par les œuvres, retenant surtout sa fidélité et sa constance dans les épreuves. Paul remonte à la foi d’Abraham, Gn 12 1 et 15 6+, comme au principe même de sa justice et de ses œuvres. Cf He 11 8s.

          Verset 3, comme justice. Grammaticalement, diverses interprétations sont possibles : en vertu de la foi, Dieu tient d’Abraham pour juste, sans qu’il le soit réellement ; ou bien : en vertu de cette même foi, Dieu confère gratuitement à Abraham une justice qu’il n’avait point quand il croyait ; ou enfin : au regard de Dieu, et donc en vérité, la foi se confond concrètement avec la justice. Mais l’ensemble de la doctrine paulinienne exclut la première interprétation ; elle parait exclure aussi la seconde, et s’accorde parfaitement avec la troisième.

Indépendamment de la circoncision.

4 9 Cette déclaration de bonheur s’adresse-t-elle donc aux circoncis ou bien également aux incirconcis ? Nous disons, en effet, que la foi d’Abraham lui fut comptée comme justice.

10 Comment donc fut-elle comptée ? Quand il était circoncis ou avant qu’il le fût ? Non pas après, mais avant ; 11 et il reçut le signe de la circoncision comme sceau * de la justice et de la foi * qu’il possédait quand il était incirconcis ; ainsi devint-il à la fois le père de tous ceux qui croiraient sans avoir la circoncision, pour que la justice leur fut également comptée, 12 et le père des circoncis, qui ne se contentent pas d’être circoncis, mais marchent sur les traces de la foi qu’avant la circoncision eut notre père Abraham.

Romains 4 (9-12)

          Verset 11, comme sceau. Le même mot (sphragis) servit très tôt à désigner par analogie le baptême chrétien, sacrement de la foi, 2 Co 1 22 ; Ep 1 13 ; 4 30 ; cf Jn 6 27+ ; Ap 7 2-8 ; 9 4.

Justice de la foi. C’est-à-dire « d’une justice qui consiste à croire » (d’une foi vive), cf 1 17+; 3 27+. L’héritage est donné, non pour récompenser la fidélité aux clauses du contrat (à une loi), mais en accomplissement de la promesse. Les promesses, Gn 12 1+, ayant été offertes à la foi, leur réalisation ne peut être perçue et accueillie que par la foi en la personne et l’œuvre de Jésus-Sauveur : Jn 8 56 ; Ac 2 39 ; 13 23 ; Rm 9 4-8 etc.

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2 Co 1 22 ;22 Lui qui nous a aussi marqué d’un sceau * et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit.

Ap 7 2-8 ; 9 4.Puis je vis un autre Ange monter de l’Orient, portant le sceau du Dieu vivant ; il cria d’une voix puissante aux quatre Anges auxquels il fut donné de malmener la terre et la mer : ———- 9 On leur dit d’épargner les prairies, toute verdure et tout arbre, * et de s’en prendre seulement aux hommes qui ne porteraient pas sur le front le sceau de Dieu. On leur donna, non de les tuer, mais de les tourmenter durant cinq mois. La douleur qu’elles provoquent ressemble à celle d’une piqûre de scorpion.

Jn 8 56 ;  56 Abraham, votre père, exulta à la pensée qu’il verrait mon Jour. * Il l’a vu et fut dans la joie. 57 Les Juifs lui dirent alors : « Tu n’as pas cinquante ans et tu as vu Abraham ! »

Ac 2 39 ; 13 23 ; 2 39 Car c’est pour vous qu’est la promesse, * ainsi que pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, * en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. » ———- 13 23 C’est de sa descendance que, suivant sa promesse, Dieu a suscité * pour Israël Jésus comme sauveur. 24 Jean, le précurseur, avait préparé son arrivée en proclamant à l’adresse de tout le peuple d’Israël un baptême de repentance. 

Indépendamment de la Loi.

4  13 De fait ce n’est pas par l’intermédiaire d’une loi qu’agit la promesse faite à Abraham ou à sa descendance de recevoir le monde en héritage, mais par le moyen de la justice de la foi. 14 Car si l’héritage appartient à ceux qui relèvent de la Loi, la foi est sans objet, et la promesse sans valeur ; 15 la Loi en effet produit la colère, tandis qu’en l’absence de loi il n’y a pas non plus de transgression. 16 Aussi dépend-il de la foi, afin d’être don gracieux, et qu’ainsi la promesse soit assurée à toute la descendance, qui se réclame de la Loi seulement, mais encore de la foi d’Abraham, notre père à tous, 17 comme il est écrit : Je t’ai établi père d’une multitude de peuples – notre père devant Celui auquel il a cru, le Dieu qui donne la vie aux morts et appelle le néant à l’existence. *

Romains 4 (13-17)

          Verset 17, à l’existence. Comme au jour du « fiat » créateur. Les attributs mentionnés, les plus caractéristiques de la toute-puissance divine, préparent l’allusion du v 24 à la résurrection du Christ.

La foi d’Abraham et la foi du chrétien.

 4  18 Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi le père d’une multitude de peuples, selon qu’il fut dit : Telle sera ta descendance. 19 C’est d’une foi sans défaillance qu’il considéra son corps déjà mort * – il avait quelque cent ans – et le sein de Sara, mort également ; 20 appuyé sur la promesse de Dieu, sans hésitation ni incrédulité, mais avec une foi puissante, * rendit gloire à Dieu, 21 certain que tout ce que Dieu avait promis, il est assez puissant ensuite pour l’accomplir. 22 Voilà pourquoi ce lui fut compté comme justice.

 23 Or quand l’Écriture dit que sa foi lui fut comptée, ce n’est point pour lui seul ; elle nous visait également, 24 nous à qui la foi doit être comptée, nous qui croyons en celui qui ressuscita d’entre les morts Jésus notre Seigneur, 25 livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification. *

Romains 4 (18-25)

          Verset 19, déjà mort. Texte reçu et Vulg.: « il ne faiblit pas dans sa foi ni ne tint compte de son corps déjà mort ».

          Verset 20, une foi puissante. La foi est toute puissante, Mt 9 23. Elle permet à Dieu de déployer en nous sa propre puissance, cf 2 Co 12 9-10.

          Verset 25, notre justification. La justice est en effet une première participation à la vie du Christ ressuscité, 6 4 ; 8 10, etc.; Paul ne disjoint jamais la mort de Jésus de sa résurrection. Dans l’AT, Dieu justifie en jugeant, Ps 9 9+. Dans le NT, il sera « juge » au dernier jour, 2 6 ; il « justifie » par le Christ, 3 24, c’est-à-dire confère le don de la justice en considération de la foi seule, 1 17+, et non des œuvres de la Loi, 3 27+ ; 7 7+.