07\-21 Le reste d’Israël. Rm 11

ÉPÎTRE AUX ROMAINS Chap. 11

Le reste d’Israël.

  11  Je demande donc : * Dieu aurait-il rejeté son peuple ? Certes non ! Ne suis-je pas moi-même Israélite, de la race d’Abraham, de la tribu de Benjamin ? Dieu n’a pas rejeté le peuple que d’avance il a discerné. Ou bien ignorez-vous ce que dit l’écriture à propos d’Élie, quand il s’entretient avec Dieu pour accuser Israël : Seigneur, ils ont tué tes prophètes, rasés tes autels, et moi je suis resté seul et ils en veulent à ma vie ! Eh bien, que lui répond l’oracle divin ? Je me suis réservé sept mille hommes qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal. 5 Ainsi pareillement aujourd’hui il subsiste un reste, élu par grâce. Mais si c’est par grâce, ce n’est plus en raison des œuvres ; autrement la grâce n’est plus grâce.

 Que conclure ? Ce que recherche Israël, il ne l’a pas atteint; mais ceux-là l’ont atteint qui ont été élus. Les autres, ils ont été endurcis, selon le mot de l’Écriture : Dieu leur a donné un esprit de torpeur : ils n’ont pas d’yeux pour voir, d’oreilles pour entendre jusqu’à ce jour. David dit aussi : Que leur table * soit un piège, un lacet, une cause de chute, et leur serve de salaire ! 10 Que leurs yeux s’enténèbrent pour ne point voir et faites-leur sans arrêt courber le dos !

Romains 11 (1-10)

–          Verset 1, je demande donc. La même formule qui accusait Israël, 10 18-19, annonce maintenant son salut (de même au v 11). Le peuple infidèle 10 21, n’est pas rejeté, 11 2. Le « reste », Is 4 3+, qui le représente temporairement, est le gage de la restauration future.

          Verset 9, que leur table. Le psaume décrit ici la punition des repus qui ont méconnu les tourments et la soif du Juste. S’il s’agit de repas sacrificiels (Targum), la prophétie se réalise à la lettre : c’est l’attachement même des Juifs à leur religion qui les a empêchés de reconnaître le Juste souffrant.

La restauration future.

11 11 Je demande donc : serait-ce pour une vraie chute qu’ils ont bronché ? * Certes non! Mais leur faux pas a procuré le salut aux païens, * afin que leur propre jalousie en fût excitée. 12 Et si leur faux pas a fait la richesse du monde et leur amoindrissement la richesse des païens, que ne fera pas leur totalité ! 13 Or je vous le dis à vous, les païens, * je suis bien l’apôtre des païens et j’honore mon ministère, 14 mais c’est avec l’espoir d’exciter la jalousie de ceux de mon sang et d’en sauver quelques-uns. 15 Car si leur mise à l’écart fut une réconciliation pour le monde, que sera leur admission, sinon une résurrection d’entre les morts ? *

Romains 11 (11-15)

          Verset 11, qu’ils ont bronché. Litt. « Serait-ce qu’ils ont trébuché de manière à tomber (sans espoir de relèvement) ? ».

Le salut aux païens. L’incrédulité actuelle des Juifs n’est qu’un « faux pas » permis pour la conversion des païens, 9 22+ ; 11 12, 19, 25, 30, et finalement pour leur propre conversion : c’est pour leur salut que Dieu les rendra « jaloux », 10 19, des païens.

          Verset 13, les païens. C’est-à-dire les chrétiens venus des « nations », les païens convertis. Ainsi, même comme apôtre des païens, Paul travaille au salut de ses frères par le sang (« ceux de mon sang », litt. « Ma chair »).

          Verset 15, d’entre les morts. Formule diversement interprétée. Si la conversion des païens est comparée à la première phase de l’œuvre rédemptrice, la réconciliation du monde, celle d’Israël constituera un tel bienfait qu’elle ne peut être comparée qu’avec la seconde, la résurrection finale que Paul aurait donc ici en vue. Toutefois il ne dit pas que la conversion d’Israël doive précéder immédiatement la résurrection générale. –

–  D’autres traduisent : « la vie sortant d’entre les morts ». Faire revenir de la mort à la vie est une œuvre particulièrement merveilleuse, réservée à la puissance de Dieu, cf 4 17+ ; 2 Co 1 9. Telle sera la merveille du retour d’Israël, un retour à la vie du fils prodigue, qui aura été cette fois le fils aîné, cf Lc 15 24, 32.

L’olivier sauvage et l’olivier franc.

11 16 Or si les prémices sont saintes, toute la pâte aussi ; * et si la racine est sainte, les branches aussi. 17 Mais si quelques-unes des branches ont été coupées tandis que toi, sauvageon d’olivier * tu as été greffé parmi elles * pour bénéficier avec elles * de la sève de l’olivier, 18 ne va pas te glorifier au dépens des branches. Ou si tu veux te glorifier, ce n’est pas toi qui portes la racine, c’est la racine qui te porte. 19 Tu diras : On a coupé des branches, pour que, moi je fusse greffé. 20 Fort bien ! Elles ont été coupées pour leur incrédulité, et c’est la foi qui te fait tenir. Ne t’enorgueillis pas ; crains plutôt. 21 Car si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, prends garde qu’il ne t’épargne pas * davantage. 22 Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : et envers toi bonté, pourvu que tu demeures en cette bonté ; autrement tu seras retranché toi aussi. 23 Et eux, s’ils ne demeurent pas dans l’incrédulité, ils seront greffés : Dieu est bien assez puissant pour les greffer à nouveau. 24 En effet, si toi tu as été retranché de l’olivier sauvage auquel tu appartenais par nature, et greffé, contre nature, sur un olivier franc, combien plus eux, les branches naturelles, seront-ils greffés sur leur propre olivier !

Romains 11 (16-24)

          Verset 16, toute la pâte aussi. La conversion future d’Israël clairement affirmée, v v 11-15, en attendant les déclarations encore plus explicites des v v 25-26, prouve que la portion fidèle réalise pleinement la notion de « reste », signe indubitable de restauration pour toute la nation; mais il en résulte aussi que la partie infidèle elle-même reste solidaire de la partie fidèle et participe en quelque façon à sa sainteté, comme une pâte que consacre tout entière l’offrande des prémices, Nb 15 19-21.

          Verset 17, sauvageon d’olivier. Le païen devenu chrétien.

Parmi elles. Ou : « à la place ».

–  Avec elles. Add. : « De la racine et ».

          Verset 21, ne t’épargne pas. « Prends garde qu’il ne t’épargne pas »; var: « il ne t’épargnera pas ».

La conversion d’Israël.

11 25 Car je ne veux pas, frères, vous laisser ignorer ce mystère, de peur que vous ne vous complaisiez dans votre sagesse : une partie d’Israël s’est endurcie jusqu’à ce que soit entrée la totalité des païens, * 26 et ainsi tout Israël sera sauvé, comme il est écrit : * De Sion viendra le Libérateur, il ôtera les impiétés du milieu de Jacob. 27 Et voici quelle sera mon alliance avec eux lorsque j’enlèverai leurs péchés.

28 Ennemis, il est vrai, selon l’évangile, à cause de vous, ils sont, selon l’élection, * chéris à cause de leurs pères. 29 Car les dons et l’appel de Dieu sont sans repentance.

 30 En effet, de même que jadis vous avez désobéi à Dieu et qu’au temps présent vous avez obtenu miséricorde grâce à leur désobéissance, 31 eux de même au temps présent ont désobéi grâce à la miséricorde exercée envers vous, afin qu’eux aussi ils obtiennent au temps présent miséricorde. 32 Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde.

Romains 11 (25-32)

          Verset 25, totalité des païens. Paul vise toujours des collectivités : le bloc du monde Juif et l’ensemble du monde païen.

          Verset 26, comme il est écrit. L’AT annonçait la purification complète d’Israël comme une conséquence de la venue du Messie. Paul enseigne comme un « mystère », v 25, que cette prophétie, accomplie déjà partiellement dans la conversion des païens, implique aussi la conversion du peuple Juif.

          Verset 28, selon l’élection. « Évangile » et « élection » désignent les deux grandes étapes de l’histoire du salut : après et avant le Christ. Après le Christ, qu’ils ont refusé, les Juifs sont devenus ennemis de Dieu, et cela Dieu l’a permis pour favoriser la conversion des païens, cf 9 22 ; 11 11+ ; mais ils restent l’objet de la dilection spéciale que Dieu a manifestée à leurs pères, avant le Christ, au temps où leur peuple était le seul dépositaire de l’élection.

Hymne à la sagesse miséricordieuse.

11 33 Ô abîme de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses décrets sont insondables et ses voies incompréhensibles ! 34 Qui en effet a jamais connu la pensée du Seigneur ? Qui en fut jamais le conseiller ? 35 Ou bien qui l’a prévenu de ses dons pour devoir être payé de retour ? 36 Car tout est de lui et par lui et pour lui. À lui soit la gloire éternellement ! Amen.

Romains 11 (33-36)