07\-24 Charité envers les « faibles ». Rm 14

ÉPÎTRE AUX ROMAINS Chap. 14

Charité envers les « faibles ».

14 1 À celui qui est faible dans la foi, * soyez accueillants sans vouloir discuter des opinions. Tel croit pouvoir manger de tout, tandis que le faible ne mange que des légumes : que celui qui mange ne méprise pas l’abstinent et que l’abstinent ne méprise pas celui qui mange ; Dieu l’a bien accueilli. Toi, qui es-tu pour juger un serviteur d’autrui ? Qu’il reste debout ou qu’il tombe, cela ne concerne que son maître ; d’ailleurs il restera debout, car le Seigneur a la force de le soutenir. 

Celui-ci préfère un jour à un autre ; celui-là les estime tous pareils : que chacun s’en tienne à son jugement. Celui qui tient compte des jours le fait pour le Seigneur ; et celui qui mange le fait pour le Seigneur, puisqu’il rend grâce à Dieu. Et celui qui s’abstient le fait pour le Seigneur, et il rend grâce à Dieu. En effet, nul d’entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même ; si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Donc, dans la vie comme dans la mort, nous appartenons au Seigneur. Car le Christ est mort et revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants. 

10 Mais toi, pourquoi juger ton frère ? Et toi, pourquoi mépriser ton frère ? Tous, en effet, nous comparaîtrons au tribunal de Dieu, * 11 car il est écrit : Par ma vie, dit le Seigneur, tout genou devant moi fléchira, et toute langue rendra gloire à Dieu. 12 C’est donc que chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même.

 13 Finissons-en donc avec ces jugements les uns sur les autres : jugez plutôt qu’il ne faut rien mettre devant votre frère qui le fasse buter ou tomber. – 14 Je le sais, j’en suis certain dans le Seigneur Jésus, rien n’est impur en soi, mais seulement pour celui qui estime un aliment impur ; en ce cas il l’est pour lui. –  15 En effet, si pour un aliment ton frère est contristé, * tu ne te conduis plus selon la charité. Ne va pas avec ton aliment faire périr celui-là pour qui le Christ est mort !

 16 N’exposez donc pas votre privilège * à l’outrage. 17 Car le règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint. 18 Celui en effet qui sert le Christ de la sorte est agréable à Dieu et approuvé des hommes. 19 Poursuivons donc ce qui favorise la paix et l’édification mutuelle. 20 Ne va pas pour un aliment détruire l’œuvre de Dieu. * Tout est pur assurément, mais devient un mal pour l’homme qui mange en donnant du scandale. * 21 Ce qui est bien, c’est de s’abstenir de viande et de vin et de tout ce qui fait buter ou tomber ou faiblir ton frère.

 22 Cette foi que tu as, garde-la * pour toi devant Dieu. * Heureux qui ne se juge pas coupable au moment même où il se décide. 23 Mais celui qui mange malgré ses doutes est condamné, parce qu’il agit sans bonne foi * et que tout ce qui ne procède pas de la bonne foi est péché.

Romains 14 (1-23)

          Verset 1, dans la foi. Il s’agit de chrétiens auxquels une foi insuffisamment éclairée ne donne pas des convictions assez fermes pour agir avec une conscience sûre, v v 2, 5, 22. Ils se croyaient obligés à certains jours, v 5, peut-être de façon permanente, v 21, de s’abstenir de viande ou de vin, v v 2, 21 ; pratiques ascétiques connues du monde païen (Pythagoriciens) et du monde Juif (Esséniens, Jean-Baptiste). Paul donne la même règle générale de conduite que dans le cas analogue de 1 Co 81 Co 10 14-33; chacun doit agir « pour le Seigneur » selon sa conscience, v v 5-6, pourvu qu’elle ne soit pas douteuse, v 23; mais surtout, que la charité règle la conduite des « forts », v v 1, 15, 19-21 et 15 1-13.

          Verset 10, au tribunal de Dieu. Qui seul connaît le secret des cœurs, cf 2 16 ; 1 Co 4 3s.

          Verset 15, est contristé. En succombant au scandale, ou simplement en voyant son frère commettre une action qu’il réprouve.

          Verset 16, votre privilège. L’expression désigne probablement la liberté chrétienne, 6 15+, dont s’autorisent les forts, mais qu’on interprétait tendancieusement, cf 3 8+.

         Verset 20, l’œuvre de Dieu. La personne même du faible, v 15, ou bien la communauté chrétienne, cf 1 Co 3 9.

Du scandale. Litt.: « avec scandale », c’est-à-dire, d’après le contexte (vers 21 qui traite des devoirs du « fort »), en le provoquant. – D’autres entendent : « en le subissant’, cf v 14.

          Verset 22, garde-la. Var : « Tu as une conviction ? Garde-la ».

Devant Dieu. Cette « foi » correspond à la vérité ; elle vaut devant Dieu. Mais la charité est un principe supérieur.

         Verset 23, sans bonne foi. Ici, au sens de rectitude de conscience, cf 14 1+. – Autres traductions : « parce qu’il n’agit pas par conviction », ou « parce que son action ne s’inspire pas d’une conviction de foi ».

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1 Co 10 14-33; 14 C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. 15 Je vous parle comme à des gens sensés ; Jugez vous même de ce que je dis. ———-  32 Ne donnez scandale ni aux Juifs, ni aux grecs, ni à l’Église de Dieu, tout 33 comme moi je m’efforce de plaire en tout à tous, ne recherchant pas mon propre intérêt, mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sauvés.

1 Co 4 3s.  3 Pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous ou par un tribunal * humain. Bien plus, je ne me juge pas moi-même. 4 Ma conscience, * il est vrai, ne me reproche rien, mais je n’en suis pas justifié pour autant ; mon juge, c’est le Seigneur.