08\-02 Mariage et virginité. 1Co 7

1 Épître aux Corinthiens Chap. 7 

Mariage et virginité.

 7  1 J’en viens maintenant à ce que vous m’avez écrit. Il est bon pour l’homme de s’abstenir de la femme. * 2 Toutefois, à cause des débauches, que chaque homme ait sa femme et chaque femme son mari. * 3 Que le mari s’acquitte de son devoir envers sa femme, et pareillement la femme envers son mari. 4 La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme. * 5 Ne vous refusez pas l’un à l’autre, si ce n’est d’un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière ; et de nouveau soyez ensemble, de peur que Satan ne profite, pour vous tenter, de votre incontinence. 6 Ce que je dis là est une concession, * non un ordre. 7 Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, celui-ci d’une manière, celui-là de l’autre. *

8 Je dis toutefois aux célibataires * et aux veuves qu’il leur est bon de demeurer comme moi. * 9 Mais s’ils ne peuvent se contenir, qu’ils se marient : mieux vaut se marier que de brûler.

10 Quand aux personnes mariées, voici ce que je prescris, non pas moi, mais le Seigneur : que la femme ne se sépare pas de son mari – 11 au cas où elle s’en séparerait, qu’elle ne se remarie pas ou qu’elle se réconcilie avec son mari – et que le mari ne répudie pas sa femme.

1 épître Corinthiens 7 (1-11)

Titre. Paul ne traite pas du mariage et de la virginité en général, mais répond, et sans doute point par point, aux questions qui lui sont posées. Il traite successivement : des personnes mariées (le couple chrétien, v v 1-11, le mariage entre chrétiens et païens, v v 12-16) et des personnes non mariées (les vierges, v-v 25-35 ; les fiancés, v v 36-38, les veuves, v v 39-40). Le principe général de solution aux problèmes posés est développé aux v v 17, 20, 24. Que chacun demeure dans la condition où il se trouvait quand il a été appelé. Mais le plan n’est pas rigoureux : la virginité est souvent évoquée à propos du mariage et inversement. Paul suggère ainsi la complémentarité de ces deux états qui ne peuvent se comprendre l’un sans l’autre.

          Verset 1, de la femme. Ou bien : « j’en viens maintenant à ce que vous m’avez écrit, à savoir qu’il est bon pour l’homme de s’abstenir de la femme ». De toute façon Paul reconnaît la validité de cet opinion pour les célibataires (il vaut mieux qu’ils le demeurent, v 8), mais en conteste l’application aux personnes mariées à qui la continence est déconseillée, v v 2-5.

          Verset 2, son mari. Invitation aux gens mariés à user du mariage, plutôt que conseil à ceux qui n’ont pas reçu la vocation du célibat.

          Verset 4, mais la femme. Tout usage égoïste du mariage est exclu, c’est le don de soi qui est exigé, en Ep 5 25, c’est l’exemple du Christ dans son sacrifice qui est proposé aux époux.

          Verset 6, une concession. La concession porte sur les moments d’abstinence dans le mariage. Pour d’autres, ce qui est permis par mode de concession c’est le mariage, cf v 7.

          Verset 7, celui-là de l’autre. Pour Paul, la virginité ne se distingue pas du mariage en ce qu’elle est un don spécial de Dieu, car tous deux sont les dons de Dieu.

          Verset 8, aux célibataires. Litt : « non mariés », Paul range dans cette catégorie tous ceux qui sont sans conjoint, y compris les époux séparés, cf v 11 où l’on a le même mot.

Comme moi. La phrase évoque Gn 2 18 qu’elle semble contredire : « il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Mais cette contradiction n’est qu’apparente, car pour le chrétien uni au Christ et à ses frères, la solitude d’Adam n’existe plus.

Mariage et virginité.

   7   12 Quand aux autres, c’est moi qui le leur dis, non le Seigneur : si un frère a une femme non croyante qui consente à cohabiter avec lui, qu’il ne la répudie pas. 13 Une femme a-t-elle un mari non croyant qui consente à cohabiter avec elle, qu’elle ne répudie pas son mari. 14 En effet le mari non croyant se trouve sanctifié par sa femme, et la femme non croyante se trouve sanctifiée par le mari croyant. Car autrement, vos enfants seraient impurs, alors qu’ils sont saints. * 15 Mais si la partie non croyante veut se séparer, qu’elle se sépare ; * en pareil cas, le frère ou la sœur ne sont pas liés : Dieu vous a appelé à vivre en paix. 16 Et que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Et que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ?

17 Par ailleurs, que chacun continue de vivre dans la condition que lui a départie le Seigneur, tel que l’a trouvé l’appel de Dieu. C’est la règle que j’établis dans toutes les Églises. 18 Quelqu’un était-il circoncis lors de son appel ? Qu’il ne se fasse pas de prépuce. L’appel l’a-t-il trouvé incirconcis ? Qu’il ne se fasse pas circoncire. 19 La circoncision n’est rien ; ce qui compte, c’est de garder les commandements de Dieu. 20 Que chacun demeure dans l’état où l’a trouvé l’appel de Dieu. 21 Étais-tu esclave, lors de ton appel ? Ne t’en soucie pas. Et même si tu peux devenir libre, mets plutôt à profit ta condition d’esclave. * 22 Car celui qui était esclave lors de son appel dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur ; pareillement celui qui était libre lors de son appel est un esclave du Christ. 23 Vous avez bel et bien été achetés ! Ne vous rendez pas esclaves des hommes. * 24 Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où l’a trouvé son appel.

25 Pour ce qui est des vierges, * je n’ai pas d’ordre du Seigneur, mais je donne un avis en homme qui, par la miséricorde du Seigneur, est digne de confiance. 26 Je pense donc que c’est une bonne chose, en raison de la détresse présente, * que c’est une bonne chose pour l’homme d’être ainsi. 27 Es-tu lié à une femme ? Ne cherche pas à rompre. N’es-tu pas lié à une femme ? Ne cherche pas de femme. 28 Si cependant tu te maries, tu ne pèches pas ; et si la jeune fille se marie, elle ne pèche pas. Mais ceux-là connaîtront la tribulation dans leur chair, * et moi, je voudrais vous l’épargner.

29 Je vous dis frères : le temps se fait court. * Que désormais ceux qui ont femme vivent comme s’ils n’en avaient pas ; 30 ceux qui pleurent, comme s’ils ne pleuraient pas ; ceux qui sont dans la joie, comme s’ils n’étaient pas dans la joie ; ceux qui achètent, comme s’ils ne possédaient pas ; 31 ceux qui usent de ce monde, comme s’ils n’en usaient pas vraiment. * Car elle passe, la figure de ce monde.

32 Je voudrais vous voir exempts de soucis. L’homme qui n’est pas marié a souci des affaires du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur. 33 Celui qui s’est marié a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à sa femme ; 34 et le voilà partagé. De même la femme sans mari, comme la jeune fille, a souci des affaires du Seigneur ; elle cherche à être sainte de corps et d’esprit. Celle qui s’est mariée a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à son mari. 35 Je dis cela dans votre propre intérêt, non pour vous tendre un piège, mais pour porter à ce qui est digne et qui attache sans partage au Seigneur.

36 Si quelqu’un pense, étant en pleine ardeur juvénile, qu’il risque de mal se conduire vis-à-vis de sa fiancée, et que les choses doivent suivre leur cours, qu’il fasse ce qu’il veut : il ne pèche pas, qu’ils se marient ! 37 Mais celui qui a pris dans son cœur une ferme résolution, en dehors de toute contrainte, en gardant le plein contrôle de sa volonté, et a ainsi décidé en lui même de respecter sa fiancée, celui-là fait bien. 38 Ainsi celui qui se marie avec sa fiancée fait bien, mais celui qui ne se marie pas fait mieux encore. *

39 La femme demeure liée à son mari aussi longtemps qu’il vit ; mais si le mari meurt, elle est libre d’épouser qui elle veut, dans le Seigneur seulement. * 40 Elle sera pourtant plus heureuse, à mon sens, si elle reste comme elle est. Et je pense bien, moi aussi, avoir l’Esprit de Dieu.

1 épître Corinthiens 7 (12-40)

               Verset 14, sont saints. Comme souvent dans la Bible, la « sainteté » désigne moins ici la sanctification intérieure de l’âme que l’état de consécration ou d’appartenance à Dieu qui en est la base, cf Ac 9 13+. Du fait de son union à un membre du peuple saint, le conjoint non croyant est rattaché d’une certaine façon au vrai Dieu et à son Église. Et les enfants qui naissent de cette union sont de droit membres du peuple saint. On remarquera que leur baptême n’est pas explicitement mentionné.

          Verset 15, qu’elle se sépare. Même mot qu’au v 11 où le remariage est expressément exclu. Paul n’envisage pas explicitement un nouveau mariage du conjoint chrétien.

          Verset 21, d’esclave. Litt : « profite plutôt ». Certains complètent : de cette occasion. Mais le contexte s’y oppose.

          Verset 23, des hommes. Esclaves spirituellement : de leur manière de voir et de leurs mœurs.

          Verset 25, des vierges. Des deux sexes.

          Verset 26, détresse présente. Celle qui accompagne le temps intermédiaire entre la venue du Christ et son retour, cf 2 Co 6 2.

          Verset 28, dans leur chair. Non pas les épreuves provenant de la concupiscence, 7 2, 9, mais les tracas de la vie conjugale.

          Verset 29, se fait court. Terme technique de navigation. Litt : « le temps a cargué ses voiles ». Quel que soit l’intervalle entre le moment présent et la Parousie, il perd de son importance étant donné que, dans le Christ ressuscité, le monde à venir est déjà présent.

          Verset 31, pas vraiment. Style oratoire, où la recherche de l’expression globale l’emporte sur la précision de chaque terme. Paul n’invite pas à l’indifférence à l’égard des réalités terrestres. Il veut éviter qu’on s’y enlise et qu’on oublie leur caractère relatif par rapport au Christ et à son Royaume qui vient.

          Verset 38, mieux encore. « Sa fiancée », litt : « sa vierge ». – L’interprétation ancienne de ce texte y voit le cas de conscience d’un père qui se demande s’il va ou non marier sa fille. La traduction est alors la suivante : 36 si pourtant quelqu’un croit manquer aux convenances envers sa fille en lui laissant passer l’âge, et que les choses doivent suivre leur cours, qu’il fasse ce qu’il veut, il ne pêche pas : qu’on se marie. 37 mais si l’on est fermement décidé en son cœur, et qu’à l’abri de toute contrainte et libre de son choix, on ait résolu en son for intérieur de garder sa jeune fille, on fera bien. 38 Ainsi donc, celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux encore ».

–   Mais cette interprétation se heurte à de telles difficultés qu’elle est de plus en plus abandonnée. Il s’agit sans doute, non pas de jeunes filles qui mettaient leur virginité sous la protection d’un homme de confiance avec lequel elles vivaient dans une intimité périlleuse, mais de fiancés. Après avoir parlé des époux, des vierges, et avant d’envisager le cas des veuves, Paul traite de ceux qui étaient fiancés au moment de leur conversion, état auquel ne peut évidemment pas s’appliquer le principe trois fois répété (v v 17-20, 24) : « que chacun reste dans l’état où l’a trouvé l’appel de Dieu ». La solution de Paul est conforme à ce qui est dit aux v v 8-9.

          Verset 39, seulement. Elle doit prendre un mari chrétien.

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Ac 9 13+. 13 Ananie répondit : « Seigneur, j’ai entendu beaucoup de monde parler de cet homme et dire tout le mal qu’il a fait à tes saints * à Jérusalem. 14 Et il est ici avec pleins pouvoirs des grands prêtres pour enchaîner tous ceux qui invoquent ton nom. » 

2 Co 6 2.2 Il dit en effet : Au moment favorable, je t’ai exaucé; au jour du salut, * je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut.