10\-31 Melchisédech. He 7

Épître aux Hébreux Chap. 7 

1. LA SUPÉRIORITÉ DU CHRIST SUR LES PRÊTRES LÉVITIQUES.

Melchisédech. *

 7 1 En effet, ce Melchisédech, roi de Salem, prêtre du Dieu Très-Haut, qui se porta à la rencontre d’Abraham s’en retournant après la défaite des rois, et qui le bénit ; 2 à qui aussi Abraham attribua la dîme de tout, dont on interprète d’abord le nom comme « roi de justice » et qui est aussi roi de Salem, c’est à dire « roi de paix », 3 qui est sans père, sans mère, sans généalogie, dont les jours n’ont pas de commencement et dont la vie n’a pas de fin, qui est assimilé au Fils de Dieu, ce Melchisédech demeure prêtre pour toujours.

Hébreux 7 (1-3)

          Titre, Melchisédech. Roi-prêtre, est une figure prophétique du Christ. Le silence insolite de l’Écriture, Gn 14, sur ses ancêtres et ses descendants, suggère que le sacerdoce qu’il représente est éternel, v v 1-3, cf v v 15-17 et Ps 110 4+. S’il a reçut la dîme d’Abraham, Gn 14 20, c’est qu’il lui est supérieur, et plus encore à ses descendants, les prêtres fils de Lévi, v 4s.

Melchisédech a reçu la dîme d’Abraham. *

 7 4 Considérez donc comme il est grand celui à qui Abraham donna aussi la dîme du meilleur butin, lui le Patriarche. 5 Et à la vérité, ceux des fils de Lévi qui reçoivent la prêtrise ont ordre, selon la Loi, de lever la dîme sur le peuple, c’est à dire sur leurs frères qui sont pourtant eux aussi sortis des reins d’Abraham. 6 mais celui qui n’était pas de leur lignée a levé la dîme sur Abraham, et il a béni le détenteur des promesses. 7 Or, sans aucun doute, c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur. 8 De plus, ici ce sont des hommes mortels qui perçoivent les dîmes, mais là c’est celui dont on atteste qu’il vit. 9 Enfin c’est pour ainsi dire Lévi lui-même, lui qui perçoit la dîme, qui se trouve l’avoir payée en la personne d’Abraham ; 10 car il était encore dans les reins de son aïeul, lorsque Melchisédech se porta à sa rencontre.

Hébreux 7 (4-10)

Titre. La dîme payée aux prêtres lévitiques, Dt 14 22+, était à la fois le salaire de leur office cultuel et l’hommage rendu à l’éminente dignité de leur sacerdoce. Si donc Lévi lui-même, en Abraham, a payé la dîme à Melchisédech, c’est que Melchisédech figurait un sacerdoce plus élevé.

Du sacerdoce lévitique au sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech. *

 7 11 Si donc la perfection était réalisée par le sacerdoce lévitique – car c’est sur lui que repose la Loi donnée au peuple, – quel besoin y avait-il encore que se présentât un autre prêtre selon l’ordre de Melchisédech et qui ne fût pas dit « selon l’ordre d’Aaron ? » – 12 en effet, changé le sacerdoce, nécessairement se produit aussi un changement de Loi. – 13 Car celui dont ces choses sont dites appartenait à une autre tribu, dont aucun membre ne s’est jamais occupé du service de l’autel. 14 Il est notoire, en effet, que notre Seigneur est issu de Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit quand il traite des prêtres.

Hébreux 7 (11-14)

Titre. L’argumentation s’appuie maintenant principalement sur Ps 110 4. Ce texte, en attribuant au Roi-Messie, qui n’est pas de souche lévitique, le sacerdoce éternel « selon l’ordre de Melchisédech », annonce pour les temps messianiques la substitution de ce sacerdoce éternel à l’ancien, estimé du même coup inférieur, et d’une Loi nouvelle à l’ancienne Loi qui réglait le sacerdoce lévitique, v v 12, 16s, 21.

Abrogation de la Loi ancienne.

7  15 Cela devient encore plus évident si, à la ressemblance de Melchisédech, se présente un autre prêtre, 16 qui ne l’est pas devenu selon la règle d’une prescription charnelle, * mais bien selon la puissance d’une vie impérissable. 17 Ce témoignage, en effet, lui est rendu : Tu es prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech. 18 Ainsi se trouve abrogée la prescription antérieure, en raison de sa faiblesse et de son inutilité – 19 car la Loi n’a rien amené à la perfection – et introduite une espérance meilleure, par laquelle nous approchons de Dieu.

Hébreux 7 (15-19)

               Verset 16, prescription charnelle. Celle qui réservait le sacerdoce de Lévi à sa seule descendance charnelle, cf Nb 1 47s, etc.

Immutabilité du sacerdoce du Christ.

 7 20 D’autant plus que cela ne s’est pas fait sans serment. Les autres en effet, sont devenus prêtres sans serment ; 21 mais celui-ci l’a été avec serment, par Celui qui lui a dit : le Seigneur a juré, et il ne s’en repentira pas : Tu es prêtre pour l’éternité. 22 Et par suite c’est d’une alliance meilleure que Jésus est devenu garant. 23 De plus, ceux-là sont devenus prêtres en grand nombre, parce que la mort les empêchait de durer ; 24 mais lui, du fait qu’il demeure pour l’éternité, il a un sacerdoce immuable. 25 D’où il suit qu’il est capable de sauver de façon définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. *

Hébreux 7 (20-25)

          Verset 25, en leur faveur. Le Christ-prêtre éternel exerce au ciel son office de médiateur et d’intercesseur, cf Rm 8 34; 1 Jn 2 1. Sa requête est analogue à celle du Saint Esprit intervenant près de Dieu en faveur des saints, Rm 8 27.

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Rm 8 34; 34 Qui donc condamnera ? Le Christ Jésus, celui qui est mort, que dis-je ? Ressuscité, qui est à la droite de Dieu, qui intercède pour nous ? 35 Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La tribulation, l’angoisse, la persécution, la faim, la nudité, les périls, le glaive ?

1 Jn 2 1. 2  1 Petits enfants, je vous écris ceci pour que vous ne péchiez pas. Mais si quelqu’un vient à pécher, nous avons comme avocat auprès du Père Jésus Christ, le Juste.

Rm 8 27.  27 et Celui qui sonde les cœurs sait quel est le désir de l’Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu. *

Perfection du grand prêtre céleste.

 7 26 Oui, tel est précisément le grand prêtre qu’il nous fallait, saint, innocent, immaculé, séparé désormais des pécheurs, élevé plus haut que les cieux, 27 qui ne soit pas journellement dans la nécessité, comme les grands prêtres, d’offrir des victimes d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car ceci il l’a fait une fois pour toutes * en s’offrant lui-même. 28 La Loi, en effet, établit comme grands prêtres des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole de serment – postérieur à la Loi * – établi le Fils rendu parfait pour l’éternité.

Hébreux 7 (26-28)

          Verset 27, une fois pour toutes. Cette offrande unique du Christ se place au centre de l’histoire du salut, Ac 1 7+. Terminant la longue période des préparations, ; cf Rm 10 4, elle se produit à la « plénitude des temps », Mc 1 15+; Ga 4 4+, au temps fixé, Rm 3 26+, et inaugure l’ère eschatologique. Bien que l’échéance du dernier Jour, 1 Co 1 8 ; Rm 2 6+, soit encore différée en raison d’une période intermédiaire, 2 Co 6 2+, de durée indéterminée 1 Th 5 1.

–  L’essentiel du salut est acquis dès cet instant où, en la personne du Christ, l’homme est mort et ressuscité à la vie nouvelle. Cette efficacité absolue et définitive du sacrifice du Christ est particulièrement soulignée par He : accompli « une seule fois », c’est-à-dire entièrement en une seule fois et une fois pour toutes, 7 27; 9 12; 26, 28; 10 10; cf Rm 6 10; 1 P 3 18, ce sacrifice unique, 10 12, 14, s’oppose aux sacrifices de l’ancienne alliance, indéfiniment répétés parce que impuissants à procurer le salut.

          Verset 28, à la Loi. Comparer les promesses antérieures à la Loi mosaïque, Ga 3 17.

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Rm 10 4, Car la fin de la Loi, c’est le Christ pour la justification de tout croyant.

Mc 1 15+; 15 « Le temps est accompli * et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à l’Évangile. »

Rm 3 26+ jadis 26 au temps de la patience de Dieu ; il voulait montrer sa justice au temps présent,  afin d’être juste * et de justifier celui qui se réclame de la foi en Jésus. 3 27 Où donc est le droit de se glorifier ? * Il est exclu. Par quel genre de loi ? Celle des œuvres ? Non, par une loi de foi. 

2 Co 6 2+,2 Il dit en effet : Au moment favorable, je t’ai exaucé; au jour du salut, * je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut. 

1 P 3 18, 3  18 Le Christ lui-même est mort une fois pour les péchés, juste pour les injustes, afin de nous mener à Dieu. Mis à mort selon la chair, il a été vivifié selon l’esprit. 

Ga 3 17.17 Or voici ma pensée : un testament déjà établi par Dieu en bonne et due forme, la Loi venue après quatre cent trente ans ne va pas l’infirmer, et ainsi rendre vaine la promesse. * 18 Car si on hérite en vertu de la Loi, ce n’est plus en vertu de la promesse : or c’est par une promesse que Dieu accorda sa faveur à Abraham.