11\-08 Le respect dû aux pauvres. Jc 2

Épître de Jacques Chap. 2 

Le respect dû aux pauvres.

  2 1 Mes frères, ne mêlez pas à des considérations de personnes la foi en notre Seigneur Jésus Christ glorifié. * 2 Supposez qu’il entre dans votre assemblée * un homme à bague d’or, en habit resplendissant, et qu’il entre aussi un pauvre en habit malpropre. 3 Vous tournerez vos regards vers celui qui porte l’habit resplendissant et vous lui dites : « Toi, assieds-toi ici à la place d’honneur. » Quant au pauvre, vous lui dites : « Toi, tiens-toi là debout, » ou bien : « assieds-toi au bas de mon escabeau. » 4 Ne portez-vous pas en vous-mêmes un jugement, ne devenez-vous pas des juges aux pensées perverses ?

 5 Écoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres selon le monde comme riches dans la foi * et héritiers du Royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? 6 Mais vous, vous méprisez le pauvre ! N’est-ce pas les riches qui vous oppriment ? N’est-ce pas eux qui vous traînent devant les tribunaux ? 7 N’est-ce pas eux qui blasphèment le beau Nom qu’on a invoqué sur vous ? * 8 Si donc vous accomplissez la Loi royale suivant l’Écriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faîtes bien ; 9 mais si vous considérez les personnes, vous commettez un péché et la Loi vous condamne comme transgresseurs.

 10 Aurait-on observé la Loi tout entière, si l’on commet un écart sur un seul point, c’est du tout qu’on devient justiciable. 11 Car celui qui a dit : Tu ne commettras pas d’adultère, a dit aussi : tu ne commettras pas de meurtre. Si donc tu évites l’adultère, mais que tu commettes un meurtre, te voilà devenu transgresseur de la Loi. 12 Parlez et agissez comme des gens qui doivent être jugés par une loi de liberté. 13 Car le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde ; mais la miséricorde se rit du jugement. *

Jacques 2 (1-13)

          Verset 1, Jésus Christ glorifié. Litt. : « De gloire », cf 1 Co 2 8.

          Verset 2, votre assemblée. Litt : « synagogue », seul passage du N T où l’assemblée chrétienne soit appelée ainsi, cf 5 14. Certains y voient un indice que Jacques s’adressait à des Juifs devenus chrétiens.

          Verset 5, riches dans la foi. Les pauvres, 1 9-10, possèdent la vraie richesse, cf 1 Co 1 17-29.

          Verset 7, invoqué sur vous. Dans l’A T, le nom de Yahvé prononcé sur quelqu’un appelait sur lui la protection divine, Am 9 12; Is 43 7; Jr 14 9. Dans le N T, c’est le nom de Jésus invoqué par exemple au baptême, qui est l’unique moyen de salut, Ac 2 21+. – Autre traduction : « le beau nom que vous portez ».

          Verset 13, du jugement. « Jugement » ici au sens de condamnation. Le jugement appartient à Dieu seul, auteur de la Loi, Jc 4 11-12 ; 5 9; cf Ps 9 9+. Il sanctionnera la pratique de la Loi, 1 25 ; 2 8, condensé dans la miséricorde.

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1 Co 2 8. 8 celle qu’aucun des princes de ce monde n’a connue – s’ils l’avaient connue, en effet, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de la Gloire 

1 Co 1 17-29. 1  17 Car le Christ ne m’a pas envoyé baptiser, mais annoncer l’Évangile, et cela sans la sagesse * du langage, pour que ne soit pas réduite à néant * la croix du Christ. ——– 28 ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi ; ce qui n’est pas, pour réduire à rien ce qui est, 29 afin qu’aucune chair n’aille se glorifier devant Dieu. 

Am 9 12; 12 afin qu’ils possèdent le reste d’Édom et toutes les nations qui furent appelées de mon nom, * oracle de Yahvé qui a fait cela.

Ac 2 21+. 21 Et quiconque alors invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. * 22 « Hommes d’Israël, écoutez ces paroles. Jésus le Nazôréen, cet homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, prodiges et signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, ainsi que vous le savez vous-même, 23 cet homme qui avait été livré selon le dessein bien arrêté * et la prescience de Dieu, vous l’avez pris et fait mourir en le clouant à la croix par la main des impies, 24 mais Dieu l’a ressuscité, le délivrant des affres de l’Hadès. 

Jc 4 11-12 ;  11 Ne médisez pas les uns des autres, frères. Celui qui médit d’un frère ou qui juge son frère, médite de la Loi et juge la Loi. Or si tu juges la Loi, tu n’es pas l’observateur de la Loi, mais son juge. 12 Il n’y a qu’un seul législateur et juge, celui qui peut sauver ou perdre. Et toi, qui es-tu pour juger le prochain ? 

La foi et les œuvres. *

2 14 À quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu’un dise : « J’ai la foi », s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle sauver ? 15 Si un frère ou une sœur sont nus, s’ils manquent de leur nourriture quotidienne, 16 et que l’un d’entre vous leur dise : « Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous », sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ? 17 Ainsi en est-il de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte. *

 18 Au contraire, on dira : * « Toi, tu as la foi, et moi j’ai les œuvres ; moi, c’est par les œuvres que je montrerai ma foi. 19 Toi, tu crois qu’il y a un seul Dieu ? Tu fais bien. Les démons le croient aussi, et ils tremblent. * 20 Veux-tu savoir, homme insensé, que la foi sans les œuvres est stérile ? 21 Abraham, notre père, * ne fut-il pas justifié par les œuvres quand il offrit Isaac, son fils, sur l’autel ? 22 Tu le vois : la foi coopérait à ses œuvres et par les œuvres sa foi fut rendue parfaite. * 23 Ainsi fut accomplie cette parole de l’Écriture : Abraham crut à Dieu, cela lui fut compté comme justice et il fut appelé ami de Dieu. »

 24 Vous le voyez : c’est par les œuvres que l’homme est justifié et non par la foi seule. 25 De même Rahab, la prostituée, n’est-ce pas par les œuvres qu’elle fut justifiée quand elle reçut les messagers * et les fit partir par un autre chemin ? 26 Comme le corps sans l’âme est mort, de même la foi sans les œuvres est elle morte. *

Jacques 2 (14-26)

          Titre. Les développements précédents vont être éclairés par un exposé de principes. L’auditeur de la parole doit en être un exécuteur, 1 22-25 ; cf 4 11. Le point de vue de Jacques n’est pas inconciliable avec celui que défend Paul, Rm 3 20 ;  9 31 ; Ga 2 16, 3 2, 5,11s ; Ph 3 9. Ce que celui-ci refuse, c’est la valeur des œuvres humaines pour mériter le salut sans la foi au Christ.

–           Une telle confiance en l’effort de l’homme pour se rendre juste méconnaît qu’il est foncièrement pécheur, et rend vaine la foi au Christ, Ga 2 21 ; Rm 1 16+. Mais Paul admet lui aussi que, une fois la justification reçue par pure grâce, la foi doit être active par la charité, 1 Co 13 2 ; Ga 5 6 etc., et accomplir enfin vraiment la Loi, Rm 8 4, qui est la loi du Christ et de l’Esprit, la loi de l’amour, Rm 13 8-10 ; Ga 5 14. Chacun sera jugé selon ses œuvres, Rm 2 6+. La pensée de Jc, y compris sur l’histoire d’Abraham, v v 22-23, est cependant plus proche du Judaïsme que celle de Paul.

          Verset 17, tout à fait morte. Litt. : « Elle est morte en elle-même ».

          Verset 18, on dira. À l’interlocuteur des v v 14 et 16, que Jacques prend maintenant à partie.

          Verset 19, et ils tremblent. L’insoumission des démons au vrai Dieu qu’ils reconnaissent, cf Mt 1, 24, etc… Ne les empêche pas de craindre sa colère à venir.

          Verset 21, notre père. La tradition juive tenait Abraham pour le juste fidèle à Dieu, ami de Dieu, 2 Ch 20 7 ; Is 41 8, père des croyants, cf Mt 3 8 ; Jn 8 39. Jacques sur ce point rejoint Paul, Rm 4 1, 16.

          Verset 22, rendue parfaite. Pas plus que Paul, Jc regarde la foi d’Abraham comme une œuvre, Gn 15 6, cité v 23 ; Rm 4 3; Ga 3 6, mais il insiste davantage des œuvres qui naissent de la foi, de la loi parfaite, 1 25; 2 8.

          Verset 25, messagers. Var : « espions ». Le thème était populaire dans le Judaïsme.

          Verset 26, est-elle morte. Les v v 17, 20, 24, trouvent leur conclusion dans la comparaison d’un corps privé du souffle de vie.

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Rm 3 20 ;20 puisque personne ne sera justifié devant lui par la pratique de la Loi : * la Loi ne fait que donner connaissance du péché.

Rm 1 16+. 1   16 Car je ne rougis pas de l’Évangile : Il est une force de Dieu pour le salut de tout homme qui croit, * du Juif d’abord, * puis du Grec. 17 Car en lui la justice * de Dieu se révèle de la foi à la foi, * comme il est écrit : Le juste vivra de la foi.

Rm 13 8-10 ; 13 8 N’ayez de dettes envers personne, sinon celle de l’amour mutuel. Car celui qui aime autrui a de ce fait accompli la loi. * En effet, le précepte : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, * tu ne convoiteras pas, et tous les autres se résument en cette formule : Tu aimeras ton prochain * comme toi-même. 10 La charité ne fait point de tort au prochain. La charité est donc la Loi dans sa plénitude.

Mt 1, 24,24 Une fois réveillé, Joseph fit comme l’Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui sa femme ; 25 et il ne la connut pas jusqu’au jour où elle enfanta un fils, * et il l’appela du nom de Jésus.

Rm 4 1, 16. 4 1 Que dirons-nous d’Abraham, * notre ancêtre selon la chair ? * Si Abraham tint sa justice des œuvres, il a de quoi se glorifier. * Mais non au regard de Dieu ! Que dit en effet l’Écriture ? Abraham crut à Dieu, et ce lui fut compté comme justice. ———- 16 Aussi dépend-il de la foi, afin d’être don gracieux, et qu’ainsi la promesse soit assurée à toute la descendance, qui se réclame de la Loi seulement, mais encore de la foi d’Abraham, notre père à tous,