07\-15 La justification gage de salut. Rm 5

ÉPÎTRE AUX ROMAINS Chap. 5

2. LE SALUT

La justification gage de salut. *

   5  1 Ayant donc reçu notre justification de la foi, nous sommes * en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné d’avoir accès par la foi à cette grâce * en laquelle nous sommes établis et nous nous glorifions dans l’espérance * de la gloire de Dieu. Que dis-je ? Nous nous glorifions encore des tribulations, sachant bien que la tribulation produit la constance, la constance une vertu éprouvée, la vertu éprouvée l’espérance. Et l’espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieu * a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné. * C’est en effet, alors que nous étions sans force, c’est alors, au temps fixé, que le Christ est mort pour des impies ; – à peine en effet voudrait-on mourir pour un homme juste ; pour un homme de bien, oui, peut-être osera-t-on mourir ; – mais la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous. Combien plus, maintenant justifiés dans son sang, serons-nous par lui sauvés de la colère. 10 Si, étant ennemis, nous fûmes réconciliés à Dieu par la mort de Son Fils, combien plus, une fois réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie, 11 et pas seulement cela, mais nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ par qui dès à présent nous avons obtenu la réconciliation.

Romains 5 (1-11)

Titre. Thème de la seconde partie, 5-11 : le chrétien justifié, cf 1 – 4 trouve dans l’amour de Dieu et le don de l’Esprit la garantie du salut. Ce thème sera repris au ch. 8 après le développement antithétique de 5 12 – 7 25.

          Verset 1, nous sommes. Var : « soyons ».

          Verset 2, à cette grâce. La faveur de vivre dans l’amitié divine, « l’état de grâce ».

L’espérance. L’espérance chrétienne est l’attente des biens eschatologiques: la résurrection du corps, Rm 8 18-23; 1 Th 4 13s; cf Ac 2 26; 23 6; 24 15; 26 6-8; 28 20, l’héritage des saints, Ep 1 18; etc., la vie éternelle, Tt 1 2; 1 Co 15 19; etc., la gloire, Rm 5 2; 2 Co 3 7-12; etc., la vision de Dieu, 1 Jn 3 2s, en un mot le salut, 1 Th 5 8; 1 P 1 3-5, de soi et des autres, 2 Co 1 6s; 1 Th 2 19.

–  Désignant d’abord la vertu qui attend ces biens, elle peut parfois désigner ces biens célestes eux-mêmes, Ga 5 5; Col 1 5 etc., jadis déposés en Israël, Ep 1 11-12 etc., à l’exclusion des païens, Ep 2 12; 1 Th 4 13, elle y préparait une espérance meilleure, He 7 19, qui est aujourd’hui offerte même aux païens, Ep 1 18; Col 1 27 etc., dans le mystère du Christ, Rm 16 25+. Elle se fonde sur Dieu, 1 Tm 5 5; 6 17; 1 P 1 21; 3 5, son amour, 2 Th 2 16, son appel, 1 P 1 13-15, sur sa puissance, Rm 4 7-21, sa véracité, Tt 1 2; He 6 18, et sa fidélité, He 10 23, à tenir ses promesses, qu’il a exprimées par les Écritures, Rm 15 4, et l’Évangile, Col 1 23, et réalisées en la personne du Christ, 1 Tm 1 1; 1 P 1 3, 21. Aussi ne peut-elle décevoir, Rm 5 5.

–  Tendue par définition vers les biens invisibles, Rm 8 24; He 11 1, elle s’appuie sur la foi, Rm 4 18; 5 1 etc., et se nourrit de la charité, Rm 5 5; 1 Co 13 7, les deux autres vertus théologales avec lesquelles elle a un lien étroit, 1 Co 13 13+.

–  L’Esprit Saint, le don eschatologique par excellence déjà possédé partiellement, Rm 5 5+ ; Ac 1 8, est sa source privilégiée, Ga 5 5, qui l’éclaire, Ep 1 17, la fortifie, Rm 15 13, la fait prier, Rm 8 25-27, et opère par elle l’unité du Corps, Ep 4 4. Fondée sur la justification par la foi au Christ, Rm 5 1; cf Ga 5 5, elle est pleine d’assurance, 2 Co 3 12; He 3 6, de réconfort, 2 Th 2 16; He 6 18, de joie, Rm 12 12; 15 13; 1 Th 2 19, et de fierté, Rm 5 2; 1 Th 2 19; He 3 6; elle ne se laisse point abattre par les souffrances présentes, qui comptent peu auprès de la gloire promise, Rm 8 18, mais les supporte au contraire avec une « constance », Rm 8 25; 12 12 etc., qui l’éprouve, Rm 5 4, et l’affermit, 2 Co 1 7.

–           Verset 5, l’amour de Dieu. L’amour dont Dieu nous aime et dont le Saint Esprit est un gage, et, par sa présence active en nous, un témoin : cf 8 15 et Ga 4 6. En lui nous nous adressons à Dieu comme un fils à son père ; l’amour est réciproque. En lui également, nous aimons nos frères de l’amour même dont le Père aime le Fils et dont il nous aime (cf Jn 17 26).

Nous fut donné. L’Esprit Saint de la promesse, Ep 1 13; Ga 3 14 etc., qui caractérise la nouvelle alliance par opposition à l’ancienne, Rm 2 29; 7 6; 2 Co 3 6 etc., n’est pas seulement une manifestation extérieure de puissance thaumaturgique et charismatique, Ac 1 8; il est aussi et surtout un principe intérieur de vie nouvelle que Dieu donne, 1 Th 4 8 etc., envoie, fournit, verse, Tt 3 5; Ac 2 33+. Reçu par la foi, et le baptême, il habite dans le chrétien, dans son esprit, Rm 8 16 ; 1 9, et même dans son corps, 1 Co 6 19.

–  Cet Esprit qui est l’Esprit du Christ, rend le chrétien fils de Dieu, Rm 8 14-16 ; Ga 4 6, et fait habiter le Christ en son cœur, Ep 3 16. Il est pour le chrétien (comme pour le Christ lui-même, Rm 1 4) un principe de résurrection, Rm 8 11, par un don eschatologique qui dès à présent le marque comme d’un sceau, 2 Co 1 22 ; Ep 1 13 ; 4 30, et se trouve en lui à titre d’arrhes, 2 Co 1 22 ; 5 5 ; Ep 1 14, et de prémices, Rm 8 23. Se substituant au principe mauvais de la chair, Rm 7 5+, il devient en l’homme un principe de foi, 1 Co 2 10-16 etc., de connaissance surnaturelle, 1 Co 2 10-16 ; 7 40 ; 12 8, etc., et d’amour, de sanctification, de conduite morale, de courage apostolique, d’espérance, et de prière. Il ne faut pas l’éteindre, 1 Th 5 19, ni la contrister, Ep 4 30. Unissant au Christ, il fait l’unité de son Corps, 1 Co 12 13 ; Ep 2 16, 18 ; 4 4.

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2 Co 3 7-12; * 7 Vous-mêmes, vous vous conduisiez naguère de la sorte, quand vous viviez parmi eux. 8 Eh bien ! À présent, vous aussi, rejetez tout cela : colère, emportement, malice, outrages, vilains propos, doivent quitter vos lèvres ; 9 ne vous mentez plus les uns aux autres. ———- 12 Vous donc, les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, revêtez des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience ; 

1 Jn 3 2s,  2 Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est.

1 P 1 3, 21. 3 Béni soit * le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ : dans sa grande miséricorde, il nous a engendrés de nouveau par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, pour une vivante espérance, ———- . 21 Par lui vous croyez en Dieu, qui l’a fait ressusciter d’entre les morts et lui a donné gloire, si bien que votre foi soit en Dieu comme votre espérance. *

He 6 18, 18 afin que, par deux réalités immuables, * dans lesquelles il est impossible à un Dieu de mentir, nous soyons puissamment encouragés – nous qui avons trouvé un refuge – à saisir fortement l’espérance qui nous est offerte.

1 Co 6 19.  19 Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est un Temple * du Saint Esprit, et qu’il est en vous et que vous tenez de Dieu ? Et que vous ne vous appartenez pas ? 20 Vous avez été bel et bien achetés ! * Glorifiez donc Dieu dans votre corps.

1 Co 12 13 ; * 13 Aussi bien est-ce en un seul Esprit que nous tous avons été baptisés en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et tous nous avons été abreuvés d’un seul Esprit.

(A) LIBÉRATION DU PÉCHÉ, DE LA MORT ET DE LA LOI

Adam et Jésus Christ. *

  5    12 Voilà pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, * et qu’ainsi la mort a passé en tous les hommes, du fait que tous ont péché ; * – 13 car jusqu’à la Loi il y avait du péché dans le monde, mais le péché n’est pas imputé quand il n’y a pas de loi ; 14 cependant la mort a régné d’Adam à Moïse même sur ceux qui n’avaient point péché d’une transgression semblable à celle d’Adam, figure * de celui qui devait venir…

 15 Mais il n’en va pas du don comme de la faute. Si, par la faute d’un seul, la multitude est morte, combien plus la grâce de Dieu et le don conféré par la grâce d’un seul homme, Jésus Christ, se sont-ils répandus à profusion sur la multitude. * 16 Et il n’en va pas du don comme des conséquences du péché d’un seul : le jugement venant après un seul péché aboutit à une condamnation, l’œuvre de la grâce à la suite d’un grand nombre de fautes aboutit à une justification. 17 Si, en effet, par la faute d’un seul, la mort a régné du fait de ce seul homme, combien plus ceux qui reçoivent avec profusion la grâce et le don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus Christ.

18 Ainsi donc, comme la faute d’un seul a entraîné sur tous les hommes une condamnation, de même l’œuvre de justice d’un seul procure à tous une justification qui donne la vie. 19 Comme en effet par la désobéissance d’un seul homme la multitude a été constituée pécheresse, ainsi par l’obéissance d’un seul la multitude sera-t-elle constituée * juste.

 20 La Loi, * elle, est intervenue pour que se multipliât la faute ; mais où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé : 21 ainsi de même que le péché a régné dans la mort, de même la grâce régnerait par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur.

Romains 5 (12-21)

Titre. Le péché habite dans l’homme, Rm 7 14-24 ; or la mort, châtiment du péché, est entrée dans le monde à la suite de la faute d’Adam, Sg 2 24 ; Paul en conclut que le péché lui-même est entré dans l’humanité par le moyen de cette faute initiale : c’est la doctrine du Péché originel. Elle intéresse ici l’Apôtre par le parallèle qu’elle lui procure entre l’œuvre néfaste du premier Adam et la réparation surabondante du « dernier Adam », v v 15-19 ; 1 Co 15 21s, 25. C’est comme nouveau chef de race, image en qui Dieu restaure sa création, Rm 8 29 ; 2 Co 5 17, que le Christ sauve l’humanité.

          Verset 12, le péché la mort. Le péché sépare l’homme de Dieu. Cette séparation est la « mort» : mort spirituelle et « éternelle » dont la mort physique est le signe, cf Sg 1 13 ; 2 24 ; He 6 1+.

Ont péché. Sens controversé. Soit par une participation au péché d’Adam : « tous ont péché en Adam » ; soit par leurs péchés personnels, cf 3 23. En ce cas, l’expression grecque se traduirait bien : « moyennant le fait que… », introduisant la condition réalisée qui a permis à la mort (éternelle) d’atteindre tous les hommes. De fait, dans le cas de l’adulte, seul envisagé, la puissance de péché entrée dans le monde avec Adam produit son effet de mort éternelle à travers les péchés personnels, qui ratifient en quelque sorte la révolte d’Adam. – On peut aussi traduire : « en raison de quoi, sur quoi tous ont péché ».

          Verset 14, figure. Ressemblante mais imparfaite. Aussi la comparaison, amorcée au v 12 est interrompue par la longue parenthèse des v v 13 et 14, se transforme-t-elle au v 15 en un contraste.

          Verset 15, la multitude. Cette « multitude » inclus tous les hommes, cf v 18 ; voir Mt 20 28+.

          Verset 19, sera-t-elle constituée. Non pas seulement au Jugement dernier (la justification pour Paul est actuelle, cf 5 1 etc.), mais à mesure que les hommes renaîtront en Jésus Christ.

          Verset 20, la Loi. Litt : « Loi » sans article (« un régime de loi »).

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1 Co 15 21s, 25.21 Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. 22 De même en effet que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ. * 23 Mais chacun à son rang : comme prémices, le Christ, ensuite ceux qui seront au Christ, lors de son avènement. * 24 Puis ce sera la fin, lorsqu’il remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir détruit toute Principauté, Domination et Puissance. * 25 Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait placé tous ses ennemis sous ses pieds. 26 Le dernier ennemi détruit, c’est la Mort ; 

2 Co 5 17, 17 Si donc quelqu’un est dans le Christ, c’est une création nouvelle : * l’être ancien a disparu, un être nouveau est là. * 18 Et le tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec Lui par le Christ et qui nous a confié le ministère de la réconciliation. 

Sg 1 13 ; 2 24 ; 1 13 Car Dieu n’a pas fait la mort, * il ne prend pas plaisir à la perte des vivants. 14 II a tout créé pour l’être * les créatures du monde sont salutaires, en elles il n’est aucun poison de mort, et l’Hadès * ne règne pas sur la terre ; 15 car la justice est immortelle. ——- 2  24 c’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde : * ils en font l’expérience, ceux qui lui appartiennent !