(04)-ÉVANGILE SELON SAINT JEAN

Chapitres : 1 – 10 11 12 

Résurrection de Lazare.

 11 1 Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe. 2 Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; * c’était son frère Lazare qui était malade. 3 Les deux sœurs envoyèrent donc dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » 4 À cette nouvelle, Jésus dit : « Cette maladie ne mène pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu : afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. » *

 5 Or Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare. 6 Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore dans le lieu où il se trouvait ; 7 alors seulement, il dit aux disciples : « Allons de nouveau en Judée. » 8 Ses disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ! » 9 Jésus répondit :

« N’y a-t-il pas douze heures de jour ? Si quelqu’un marche de jour, il ne bute pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; 10 mais s’il marche la nuit, il bute, parce que la lumière n’est pas en lui. »

 11 Il dit cela, et ensuite : « Notre ami Lazare repose, leur dit-il ; mais je vais aller le réveiller. » 12 Les disciples lui dirent : « Seigneur, s’il repose, il sera sauvé. » 13 Jésus avait parlé de sa mort, mais eux pensèrent qu’il parlait du repos du sommeil. 14 Alors Jésus leur dit ouvertement : « Lazare est mort, 15 et je me réjouis pour vous de n’avoir pas été là-bas, afin que vous croyiez. * Mais allons auprès de lui ! » 16 alors Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : « Allons, nous aussi, pour mourir avec lui ! »

 17 À son arrivée, Jésus trouva Lazare dans le tombeau depuis quatre jours déjà. 18 Béthanie était près de Jérusalem, distant d’environ quinze stades, 19 et beaucoup d’entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère. 20 Quand Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. 21 Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 22 Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » * 23 Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » – « 24 Je sais, dit Marthe, qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »

25 Jésus lui dit : « Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; * 26 et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu ? » 

 27 Elle lui dit : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde. » 28 Ayant dit cela, elle s’en alla appeler sa sœur Marie, lui disant en secret : « Le Maître est là et il t’appelle. » 29 Celle-ci, à cette nouvelle, se leva bien vite et alla vers lui. 30 Jésus n’était pas encore arrivé au village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe était venue à sa rencontre. 31 Quand les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et la consolaient la virent se lever bien vite et sortir, ils la suivirent, pensant qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.

 32 Arrivée là où était Jésus, Marie, en le voyant tomba à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ! » 33 Lorsqu’il la vit pleurer, et pleurer aussi les Juifs qui l’avaient accompagnée, Jésus frémit en son esprit et se troubla. 34 Il dit : « Où l’avez-vous mis ? » Ils lui dirent : « Seigneur viens et vois. » 35 Jésus pleura. 36 Les Juifs dirent alors : « Voyez comme il l’aimait ! » 37 Mais quelques-uns d’entre eux dirent : « Ne pouvait-il pas, lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, faire aussi que celui-ci ne mourût pas ? » 38 Alors Jésus, frémissant à nouveau en lui même, se rend au tombeau. C’était une grotte, avec une pierre placée dessus. 39 Jésus dit : « Enlevez la pierre ! » Marthe, la sœur du mort, lui dit : « Seigneur, il sent déjà : c’est le quatrième jour. » 40 Jésus lui dit : « ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? »  41 On enleva donc la pierre. Jésus leva les yeux en haut * et dit :

« Père, je te rends grâces de m’avoir écouté. 42 Je savais que tu m’écoutes toujours ; mais c’est à cause de la foule qui m’entoure que j’ai parlé, afin qu’ils croient que tu m’as envoyé. » 43 Cela dit, il s’écria d’une voix forte : « Lazare viens dehors ! » 44 Le mort sortit, les pieds et les mains liées de bandelettes, et son visage était enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le et laissez-le aller. » 

Évangile Jean 11 (1-44)

  • –          Verset 2, avec ses cheveux. Selon toute probabilité, ce n’est pas la pécheresse de Lc 7 37.
  •           Verset 4, soit glorifié par elle. Expression à double sens : Jésus sera glorifié par le miracle lui-même ; mais ce miracle entraînera sa propre mort, qui sera aussi sa propre glorification, 12 32+.
  •           Verset 15, que vous croyiez. La mort de Lazare est l’occasion du miracle, qui fortifiera leur foi.
  •           Verset 22, Dieu te l’accordera. Marthe a foi en Jésus ; mais elle s’arrête, comme au seuil d’une impossible prière.
  •           Verset 25, s’il meurt, vivra. Le croyant a pour toujours triomphé de la mort, victoire dont la résurrection de Lazare est le signe.
  •           Verset 41, en haut. Ou : au ciel, ou en haut au ciel.

Les chefs juifs décident la mort de Jésus.

11  45 Beaucoup d’entre les Juifs qui étaient venus auprès de Marie et avaient vu ce qu’il avait fait, crurent en lui. 46 Mais certains s’en furent trouver les Pharisiens et leurs dirent ce qu’avait fait Jésus. 47 Les grands prêtres et les Pharisiens réunirent alors un conseil : « Que faisons-nous ? Disaient-ils, cet homme fait beaucoup de signes. 48 Si nous le laissons ainsi tous croiront en lui, et les Romains viendront et ils supprimeront notre Lieu-Saint * et notre nation. » 49 Mais l’un d’entre eux, Caïphe, étant grand prêtre cette année là, leur dit : « Vous n’y entendez rien. 50 Vous ne songez même pas qu’il est de notre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière. » 51 Or cela, il ne le dit pas de lui-même ; mais, étant grand prêtre cette année là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation * – 52 et non pas pour la nation seulement, mais encore afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. 53 Dès ce jour-là donc, ils résolurent de le tuer. 54 Aussi Jésus cessa de circuler en public parmi les Juifs ; il se retira dans la région voisine du désert, dans une ville appelée Éphraïm, et il y séjournait avec ses disciples.

Évangile Jean 11 (45-54)

  • –          Verset 48, notre lieu Saint. Litt.: notre Lieu: soit Jérusalem, soit tout le pays juif, soit plus probablement le Lieu Saint par excellence: le Temple.
  •           Verset 51, pour la nation. Pour Caïphe, il fallait sacrifier Jésus afin de préserver la nation du prétendu danger politique qu’il lui faisait courir ; dans la pensée divine, Jésus devait mourir pour le salut des hommes.

6. FIN DU MINISTÈRE PUBLIC ET PRÉLIMINAIRES DE LA DERNIÈRE PÂQUE

L’approche de la Pâque.

11  55 Or la Pâque des Juifs était proche * et beaucoup de gens montèrent de la campagne à Jérusalem, avant la Pâque, pour se purifier. 56 Ils cherchaient Jésus et se disaient les uns les autres, en se tenant dans le Temple : « Qu’en pensez-vous ? Qu’il ne viendra pas à la fête ? » 57 Les grands prêtres et les Pharisiens avaient donné des ordres : si quelqu’un savait où il était, il devait l’indiquer, afin qu’on le saisit.

Évangile Jean 11 (55-57)

  •           Verset 55, était proche. Jean ne cessera de souligner la relation de la mort de Jésus avec la Pâque, 13 1 ; 18 28 ; 19 14, 42.

Chapitres : 1 – 10 11 12