(05)-ACTES DES APÔTRES

Chapitres : 1  19 20 21 

Paul quitte Éphèse.

   20  Après que le tumulte eut prit fin, Paul convoqua les disciples, leur adressa une exhortation et, après avoir fait ses adieux, partit pour la Macédoine. Il traversa cette contrée, * y exhorta longuement les fidèles et parvint en Grèce, où il resta trois mois. * Un complot fomenté par les Juifs contre lui au moment où il allait s’embarquer pour la Syrie le décida à s’en retourner par la Macédoine. Il avait pour compagnon * Sopatros, fils de Pyrrhus, de Bérée ; Aristarque et Secundus, de Thessalonique ; Gaïus, de Dobérès, et Timothée, ainsi que les Asiates Tychique et Trophime. * 5 Ceux-ci prirent les devants et nous * attendirent à Troas. Nous-mêmes, nous quittâmes Philippes par mer * après les jours des Azymes * et, au bout de cinq jours, les rejoignîmes à Troas, où nous passâmes sept jours. *

Actes 20 (1-5)

  • –            Verset 2, cette contrée. D’où il envoya sa deuxième lettre aux fidèles de Corinthe.
  •             Verset 3, où il resta trois mois. Paul a donc pu réaliser enfin les projets de 1 Co 16 5-6. C’est durant ce séjour à Corinthe qu’il écrivit son épître aux Romains. Texte occ. : « Après qu’il y eut passé trois mois et à la suite d’un complot des Juifs contre lui, il voulut partir pour la Syrie, mais l’Esprit lui dit de s’en retourner par la Macédoine ».
  •             Verset 4, pour compagnon. Sopatros est peut-être le Sosipatros de Rm 16 21, qui était juif. – « De Dobérès »; var « De Derbé ».
  • TrophimeUn éphésien. Thychique est nommé plusieurs fois dans les épîtres.
  •             Verset 5, les devants et nous. Récit à la première personne : à Philippes, Paul a retrouvé Luc, qui l’accompagnera désormais, cf 16 10+.
  •             Verset 6, par mer. Par le port de Néapolis, cf 16 11.
  • Les jours des Azymes. Les fêtes de Pâques.
  •             Sept jours. Sur le ministère antérieur de Paul dans cette ville (durant son voyage à d’Éphèse à Corinthe : v v 1-2).

À Troas, Paul ressuscite un mort.

20  7 Le premier jour de la semaine, * nous étions réunis pour rompre le pain ; Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretenait avec eux. Il prolongea son discours jusqu’au milieu de la nuit. Il y avait bon nombre de lampes dans la chambre haute où nous étions réunis. Un adolescent, du nom d’Eutyque, qui était assis sur le bord de la fenêtre, se laissa gagner par un profond sommeil, pendant que Paul discourait toujours. Entraîné par le sommeil, il tomba du troisième étage en bas. On le releva mort. 10 Paul descendit, se pencha sur lui, le prit dans ses bras et dit : « Ne vous agitez donc pas : son âme est en lui. » 11 Puis il remonta, rompit le pain et mangea ; longtemps encore il parla, jusqu’au point du jour. C’est alors qu’il partit. 12 Quand au jeune garçon. On le ramena vivant, et ce ne fut pas une petite consolation.

Actes 20 (7-12)

  • –              Verset 7, premier jour de la semaine. La semaine juive, devenu le jour de réunion des chrétiens, le « jour du Seigneur » (dimanche). La réunion dominicale avait lieu au début de ce jour, mais compté à la manière juive, donc le samedi soir.

De Troas à Milet.

20 13 Pour nous, prenant les devant par mer, nous fîmes voile vers Assos, où nous devions prendre Paul : ainsi en avait-il disposé. Lui-même viendrait par la route. 14 Lorsqu’il nous eut rejoints à Assos, nous le prîmes à bord et gagnâmes Mitylène. 15 De là, nous repartîmes le lendemain et parvînmes devant Chi. Le jour suivant, nous touchions à Samoa, et, après nous être arrêtés à Trogyllion, nous arrivions le jour d’après à Milet. 16 Paul avait en effet décidé de passer au large d’Éphèse, pour ne pas avoir à s’attarder en Asie. Il se hâtait afin d’être, si possible, le jour de la Pentecôte à Jérusalem.

Actes 20 (13-16)

Adieux aux anciens d’Éphèse.

20 17 De Milet, il envoya chercher à Éphèse les anciens de cette Église. 18 Quand ils furent arrivés auprès de lui, il leur dit : *

« Vous savez vous-mêmes de quelle façon, depuis le premier jour où j’ai mis le pied en Asie, je n’ai cessé de me comporter avec vous, 19 servant le Seigneur en toute humilité, dans les larmes et au milieu des épreuves que m’ont occasionnées les machinations des Juifs. 20 Vous savez comment, en rien de ce qui vous était avantageux, je ne me suis dérobé quand il fallait vous prêcher et vous instruire, en public et en privé, 21 adjurant Juifs et Grecs de se repentir envers Dieu et de croire en Jésus notre Seigneur. *

 22 Et maintenant voici qu’enchaîné par l’Esprit * je me rends à Jérusalem, sans savoir ce qui m’y adviendra, 23 sinon que, de ville en ville, l’Esprit Saint m’avertit que chaînes et tribulations m’attendent. 24 Mais je n’attache aucun prix à ma propre vie, * pourvu que je mène à bonne fin ma course et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus : rendre témoignage à l’Évangile de la grâce de Dieu.

 25 Et maintenant voici que, je le sais, vous ne reverrez plus mon visage, * vous tous au milieu de qui j’ai passé en proclamant le Royaume. 26 C’est pourquoi je l’atteste aujourd’hui devant vous : je suis pur du sang de tous. 27 Car je ne me suis pas dérobé quand il fallait vous annoncer toute la volonté de Dieu.

 28 Soyez attentifs à vous-mêmes, et à tout le troupeau dont l’Esprit Saint vous à établis gardiens pour paître l’Église de Dieu, * qu’il s’est acquise par le sang de son propre Fils. *

 29 Je sais, moi, qu’après mon départ il s’introduira parmi vous des loups redoutables qui ne ménageront pas le troupeau, 30 et que du milieu même de vous se lèveront des hommes tenant des discours pervers dans le but d’entraîner les disciples à leur suite. 31 C’est pourquoi soyez vigilants, vous souvenant que, trois années durant, nuit et jour, je n’ai cessé de reprendre avec larmes chacun d’entre vous.

 32 Et à présent je vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce, qui a le pouvoir de bâtir l’édifice et de procurer l’héritage parmi tous les sanctifiés.

 33 Argent, or, vêtements, je n’en ai convoité de personne : 34 vous savez vous-mêmes qu’à mes besoins et à ceux de mes compagnons ont pourvu les mains que voilà. 35 De toutes manières je vous l’ai montré : c’est en peinant ainsi qu’il faut venir en aide aux faibles et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même : il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » *

 36 À ces mots, se mettant à genoux, avec eux tous il pria. 37 Tous alors éclatèrent en sanglots, et, se jetant au coup de Paul, ils l’embrassaient. 38 Affligés surtout de la parole qu’il avait dite : qu’ils ne devaient plus revoir son visage. Puis ils l’accompagnèrent jusqu’au bateau.

Actes 20 (17-38)

–            Verset 18, il leur dit. Le troisième grand discours de Paul dans les Actes. Le premier représentait sa prédication devant les Juifs, le deuxième, sa prédication devant les païens ; celui-ci constitue son testament pastoral. Paul l’adresse aux chefs de la principale des Églises fondées par lui. Les points de contact avec ses épîtres sont nombreux : l’esprit est celui des épîtres pastorales. Après avoir rappelé son ministère en Asie, et fait prévoir une séparation définitive, peut-être celle de la mort, v v 22-27. Paul fait ses suprêmes recommandations aux anciens d’Éphèse : vigilance, désintéressement et charité, v v 33-35. Ces paroles s’autorisent des propres exemples de Paul, dont ce discours nous donne ainsi un admirable portrait.

            Verset 21, notre Seigneur. Résumé de la prédication paulinienne. Foi et conversion doivent aller de pair.

            Verset 22, par l’Esprit. En se laissant conduire par l’Esprit dans un voyage qui doit aboutir à sa captivité, Paul sa considère comme un prisonnier de l’Esprit Saint. – autre traduction : « enchaîné en esprit », moralement prisonnier.

            Verset 24, à ma propre vie. Autre traduction : « Mais la vie à mes yeux ne vaut pas la peine qu’on en parle ».

            Verset 25, plus mon visage. Cf v 38. De Jérusalem, Paul comptait partir pour l’Espagne. Sa longue captivité a modifié ses plans, et nous savons qu’il est revenu à Éphèse, malgré le sombre pressentiment qu’il manifeste ici.

            Verset 28, l’Église de Dieu. Var : « l’Église du Seigneur » parle du peuple que Dieu s’est acquis ; il est constitué en « assemblée (église) de Dieu, expression chère à Paul.

De son propre fils. Litt : « qu’il s’est acquise par son propre sang ». Ceci ne pouvant être dit de Dieu, il faut admettre que « propre » est employé substantivement : « le sang de son propre(Fils) », ou bien que la pensée glisse de l’action du Père à celle du Fils.

            Verset 35, qu’à recevoir. Sentence que les évangiles n’ont pas conservée.

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