AT-07 LES JUGES.

Chapitres : Pages : 1—  4  5  6

5  1 En ce jour-là, Débora et Baraq, fils d’Abinoam, chantèrent, disant : 2 Puisqu’en Israël des guerriers ont dénoué leur chevelure, * puisque le peuple s’est offert librement, bénissez Yahvé !

3 Écoutez, rois ! Prêtez l’oreille, princes ! Moi, pour Yahvé, moi je chanterai. Je célébrerai Yahvé, Dieu d’Israël. 4 Yahvé, quand tu sortis de Séïr, quand tu t’avanças des campagnes d’Édom, la terre trembla, les cieux se déversèrent, les nuées fondirent en eau. 5 Les montagnes ruisselèrent devant Yahvé, celui du Sinaï, devant Yahvé, le Dieu d’Israël.

6 Aux jours de Shamgar fils d’Anat, aux jours de Yaël, il n’y avait plus de caravanes ; * ceux qui s’en allaient par les chemins prenaient des sentiers détournés. 7 Les villages étaient morts en Israël, ils étaient morts, jusqu’à ton lever, ô Débora, jusqu’à ton lever, mère en Israël ! 8 On choisissait des dieux nouveaux, alors la guerre était aux portes ; on ne voyait ni bouclier ni lance pour quarante milliers en Israël ! 9 Mon cœur va aux chefs d’Israël, avec les libres engagés du peuple ! Bénissez Yahvé !

  •                Titre. Le cantique. Le cantique de Débora est l’une des plus anciennes pièces poétiques de la Bible, et a été composé peu après les événements. C’est un chant de victoire, encadré dans une composition hymnique. Il célèbre une action de la guerre sainte, ou Yahvé lutte contre les ennemis de son peuple, vv. 20-21, 23, qui sont aussi ses ennemis, v. 31. Le cantique exalte les tribus qui ont répondu à l’appel de Débora, et blâme celles qui ne sont pas venues combattre. L’énumération pose plusieurs problèmes : Makir est nommé à la place de Manassé, v. 14 ; au lieu de Galaad, on attendrait Cad, v. 17 ; Méroz, v. 23, n’apparaît dans aucune autre liste de tribus. Juda et Siméon ne sont pas nommés, soit en conséquence de leur isolement dans le Sud, soit parce qu’ils n’avaient pas encore joint la confédération israélite.
  •                Vers 2. leur chevelure.  Rite de guerre, comparer Dt 32 42. Les combattants de la guerre sainte sont consacrés à Dieu comme les nazirs, cf. Jg 13 5 ; 16 17.
  •             Vers 6. plus de caravanes« caravanes » ‘orehôt conj. « routes » ‘arahôt hébr.

10 Vous qui montez des ânesses blanches, assis sur des tapis, et vous qui allez par les chemins, chantez, * 11 aux acclamations des pâtres, * près des abreuvoirs. Là on célèbre les bienfaits de Yahvé, ses bienfaits pour ses villages d’Israël ! (Alors le peuple de Yahvé est descendu aux portes.) * 12 Éveille-toi, éveille-toi, Débora ! Éveille-toi, éveille-toi, clame un chant ! Courage ! Debout, Baraq ! et prends ceux qui t’ont pris, fils d’Abinoam ! *

13 Alors Israël est descendu aux portes, le peuple de Yahvé est descendu pour sa cause, en héros. * 14 Les princes d’Éphraïm sont dans la vallée. Derrière toi Benjamin est parmi les tiens.

De Makir sont descendus des chefs, de Zabulon, ceux qui portent le bâton de commandement. * 15 Les princes d’Issachar sont avec Débora, et Nephtali, * avec Baraq, dans la vallée s’est lancé sur ses traces. Dans les clans de Ruben, on s’est concerté longuement. 16 Pourquoi es-tu resté dans les enclos à l’écoute des sifflements, prés des troupeaux ? * (Dans les clans de Ruben, on s’est concerté longuement.)

17 Galaad * est resté au-delà du Jourdain, et Dan, pourquoi vit-il sur des vaisseaux ? * Asher est demeuré au bord de la mer, il habite tranquille dans ses ports. 18 Zabulon est un peuple qui a bravé la mort, ainsi que Nephtali, sur les hauteurs du pays. * 19 Les rois sont venus, ils ont combattu, alors ils ont combattu, les rois de Canaan, à Tanak, aux eaux de Megiddo, mais ils n’ont pas ramassé d’argent en butin.

20 Du haut des cieux les étoiles ont combattu, de leurs chemins, elles ont combattu Sisera. 21 Le torrent du Qishôn les a balayés, le torrent des temps anciens, * le torrent du Qishôn ! Marche hardiment, ô mon âme ! 22 Alors les sabots des chevaux ont martelé le sol : ils galopent, ils galopent ses coursiers !

  •                Vers 10. Chantez. « chantez » shirù conj.; « méditez » sîhû hébr.
  •                Vers 11. des pâtres. Litt…«  ceux qui divisent » (l’eau, ou le fourrage, ou les trou
  • peaux).
  •                Vers 11. descendu aux portes.  Ce stîque représente le texte correct du début du v. 13 qui était corrompu, et a été introduit dans le texte à une mauvaise place.
  •                Vers 12. fils d’Abinoam. « courage « grec ; omis par hébr. – « prends ceux qui t’ont pris » syr., cf. Is 14 2; # prends ceux que tu as pris » hébr.
  •                Vers 13. en héros. Premier stique corrigé d’après le dernier stique du v. 11, cf. la note  « pour sa cause (litt. « pour lui-même ») en héros. »
  • conj.; « pour moi contre les héros » hébr.
  •                Vers 14. de commandement. « les princes (d’Éphraïm) sont dans la vallée » sarim ba’emeq grec ; leur racine est dans Amaleq » shorsham
  • Ba’amalek hébr. – Après « bâton de commandement » hébr. ajoute « du scribe », probablement glose.
  •                Vers 15. Nephtali. Conj. au lieu d’« Issachar », qui a probablement été répété par distraction.
  •                Vers 16. des troupeaux. Les Rubénites, pasteurs, sont restés pour protéger leurs troupeaux contre les raids des nomades : les sifflements sont le signal du danger et l’appel pour rassembler les bêtes; comparer Is 5 26 ; 7 18; Za 10 8.
  •                Vers 17. Galaad. Plutôt qu’une tribu de ce nom, c’est la tribu de Gad qui doit être mentionnée ici, à côté de la tribu de Ruben, et appelée du nom du territoire qu’elle occupait, cf. Nb 32 1s.
  •                Vers 17. des vaisseaux. Dan devait avoir émigré vers le nord dès cette époque, cf. Jg 1 34-35 ; 17-18 ; Jos 19 40+, et sans doute les Danites louaient-ils leurs services aux marins de la côte.
  •                Vers 18. du pays. Ce v. où parait pour la deuxième fois Zabulon et peut-être Nephtali, cf. v. 15, a un métré différent de celui du reste du poème. C’est un dicton sur les deux tribus, dans le style de Gn 49, qui doit faire allusion à la bataille des eaux de Mérom.
  •                Vers 21. des temps anciens. Sens incertain.

23 Maudissez Méroz, * dit l’Ange de Yahvé, maudissez, maudissez ses habitants : car ils ne sont pas venus à l’aide de Yahvé, à l’aide de Yahvé parmi les héros. 24 Bénie entre les femmes soit Yaël (la femme de Héber le Qénite,) * entre les femmes qui habitent les tentes, bénie ; soit-elle ! 25 II demandait de l’eau, elle a donné du lait, dans la coupe des nobles elle a offert de la crème. 26 Elle a tendu * la main pour saisir le piquet, la droite pour saisir le marteau des travailleurs. Elle a frappé Sisera, elle lui a brisé la tête, elle lui a percé et fracassé la tempe.

27 Entre ses pieds il s’est écroulé, il est tombé, il s’est couché, à ses pieds il s’est écroulé, il est tombé. Où il s’est écroulé, là il est tombé, anéanti. 28 Par la fenêtre elle se penche, elle guette, * la mère de Sisera, à travers le grillage : « Pourquoi son char tarde-t-il à venir ? Pourquoi sont-ils si lents, ses attelages ? » 29 La plus avisée de ses princesses lui répond, et elle se répète à elle-même : 30 « Sans doute ils recueillent, ils partagent le butin : une jeune fille, deux jeunes filles par guerrier ! un butin d’étoffes de couleur brodées pour Sisera, une broderie, deux broderies pour mon cou » *

31 Ainsi périssent tous tes ennemis, Yahvé ! et ceux qui t’aiment, * qu’ils soient comme le soleil quand il se lève dans sa force ! Et le pays fut en repos pendant quarante ans.

  •                Vers 23. Méroz. Localité ou groupe inconnus.
  •                Vers 24. le Qénite. Probablement glose d’après 4 II, 17,21.
  •                Vers 26. elle a tendu. « elle a tendu » grec ; pluriel hébr.
  •                Vers 28. elle guette. « elle guette » grec ; « elle pousse des clameurs » hébr.
  •                Vers 30. pour mon cou. La fin du v. est probablement corrompue et surchargée. Au lieu de « une broderie, deux broderies pour mon cou ». hébr. lit : une étoffe de couleur, deux broderies pour le cou du butin ».
  •                Vers 31. qui t’aime. « qui t’aiment » grec et lat. ; « qui l’aiment » hébr.

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