30/02 – L’Esprit Saint. – La chair. – La Loi. – La mort.

L’ESPRIT SAINT.

L’Esprit Saint de la promesse, qui caractérise la nouvelle alliance par opposition à l’ancienne, n’est pas seulement une manifestation extérieure de puissance thaumaturgique et charismatique. Il est aussi et surtout un principe intérieur de vie nouvelle que Dieu donne, envoie, fournit, verse. Reçu par la foi, et le baptême, il habite dans le chrétien, dans son esprit, et même dans son corps.
Cet Esprit qui est l’Esprit du Christ, rend le chrétien fils de Dieu, et fait habiter le Christ en son cœur. Il est pour le chrétien (comme pour le Christ lui-même,) un principe de résurrection, par un don eschatologique qui dès à présent le marque comme d’un sceau. Il se trouve en lui à titre d’arrhes et de prémices. Se substituant au principe mauvais de la chair, il devient en l’homme un principe de foi, de connaissance surnaturelle. D’amour, de sanctification, de conduite morale, de courage apostolique, d’espérance, et de prière. Il ne faut pas l’éteindre, ni la contrister. Unissant au Christ, il fait l’unité de son Corps. (Voir épître aux Romains).

LA CHAIR.

La chair. 1 ere en son sens premier, la « chair » désigne la matière corporelle, qui s’oppose à l’esprit. Le corps objet de sensation, particulièrement d’union sexuelle, d’où résulte la parenté et l’hérédité. La « chair » sert ainsi, selon l’usage biblique de « basar », à souligner ce qu’il y a de faiblesse périssable dans la condition humaine. à désigner l’homme dans sa petitesse devant Dieu. D’où, pour opposer l’ordre de la nature à celui de la grâce, l’usage des expressions « selon la chair », « la chair et le sang », et « charnel ».

2 eme  l’Esprit étant le don spécifique de l’ère eschatologique, « la chair » en vient à caractériser l’ère ancienne par opposition à la nouvelle ; de même « selon la chair », et « charnel ».

3 eme Paul insiste particulièrement sur la « chair » comme siège des passions et du péché vouée à la corruption, et à la mort, au point de la personnifier comme une force du Mal. Ennemie de Dieu, et hostile à l’Esprit ; le Christ a brisé cette force en assumant la « chair de péché », et en la tuant sur la croix. Unis à lui, les chrétiens ne sont plus « dans la chair qu’ils ont crucifiée, et dépouillée par le baptême, ou plus exactement, s’ils sont encore « dans la chair » tant qu’ils restent dans ce monde ancien, ils ne lui sont plus asservis, mais la dominent par leur union au Christ.

LA LOI.

         La Loi est en soi bonne et sainte en ce qu’elle exprime la volonté de Dieu elle représente un glorieux apanage d’Israël. Et pourtant elle semble un échec: non seulement les Juifs sont pécheurs, comme les autres, malgré leur Loi, mais encore ils y puisent une confiance en leurs œuvres, qui les ferme à la grâce du Christ. Bref, la Loi est incapable de conférer la justice. Avec une dialectique qui reçoit de la polémique un tour paradoxal, Paul explique cet échec apparent par la nature même de la Loi et de son rôle dans l’histoire du salut.
– Lumière qui éclaire l’esprit sans donner la force intérieure, la Loi (mosaïque, mais aussi toute loi et déjà le « précepte donné à Adam,) est impuissante à faire éviter le péché ; elle le favorise plutôt.
Sans en être elle-même la source, elle se fait son instrument en excitant la convoitise, par l’information de l’esprit elle aggrave la faute en en faisant une « transgression ». Enfin, elle n’y remédie que par un châtiment de colère, de malédiction, de condamnation, et de mort, au point qu’elle peut être appelée la « loi du péché et de la mort ».

– Si Dieu a voulu cependant ce système imparfait, cela a été comme un régime transitoire de pédagogue, pour donner à l’homme la conscience de son péché, et l’amener à n’attendre sa justice que de la grâce de Dieu.
Transitoire, ce régime doit disparaître pour faire place à l’accomplissement de la Promesse faite antérieurement à Abraham et à sa descendance.
Le Christ a mis fin à la Loi, en « l’accomplissant », en tout ce qu’elle a de positif, notamment par sa mort, expression suprême de son amour, par là il en satisfaisait également les exigences à l’égard des pécheurs dont il a voulu se rendre solidaire. Il affranchit les fils de la tutelle du pédagogue. Avec lui, ils sont morts à la Loi, dont il les a « rachetés », pour en faire des fils adoptifs.
Par l’Esprit de la Promesse, il donne à l’homme nouveau la force intérieure d’accomplir le bien que commandait la Loi, ce régime de la grâce qui se substitue à celui de la Loi ancienne peut encore être appelé loi, mais c’est la « loi de foi », la « loi du Christ », la « loi de l’Esprit », qui se réduit tout entière à l’amour, participation à l’amour du Père et du Fils.

LA MORT.

La mort. Litt : « du corps de cette mort ». – le corps, avec les membres qui le composent c’est à dire l’homme dans sa réalité sensible, et sexuelle, intéresse Paul comme terrain de la vie morale et religieuse.
Pour l’A.T. voir Gn 2 21+ ; Sg 9 15+. Soumis par la tyrannie de la « chair », au péché, et à la mort, et devenu ainsi « corps de chair », « corps de péché et « corps de mort ». Il n’est cependant pas voué à l’anéantissement comme le voudrait la pensée grecque, mais au contraire, selon la tradition biblique, appelé à la vie ; par la résurrection.
Le principe de ce renouveau sera l’Esprit, se substituant à la (Psyché), et transformant le corps du chrétien à l’image du corps ressuscité du Christ. En attendant cette délivrance eschatologique, le corps du chrétien délivré en principe de la « chair » par son union à la mort du Christ, est dès maintenant habité par l’Esprit Saint, qui le forme à une vie nouvelle de justice et de sainteté, méritoire, et glorifiant Dieu. (Voir épître aux Romains).