30/06 La Parousie. – L’amour. – La Lumière. – les apôtres.

LA PAROUSIE.

La parousie. Le discours eschatologique de Mt combine l’annonce de la ruine de Jérusalem avec celle de la fin du monde. Pour cela le discours de Mc, qui ne concernait que le premier événement, est complété d’une triple façon :
1° addition des v v 26-28, 37-41, pris d’un discours sur le jour du Fils de l’homme, que Lc utilise de son coté, Lc 17 22-37.
2° retouches qui introduisent les thèmes de la « Parousie », v v 3, 27, 37, 39 (jamais ailleurs dans les évangiles), de la « Fin du monde », et du « signe du Fils de l’homme » qui touche toutes les races de la terre, v 30.
3° addition, en fin de discours, de plusieurs paraboles sur la vigilance, qui prépare le retour de Jésus et le grand Jugement eschatologique, 25 31-46. Cette combinaison de la ruine de Jérusalem et de la fin du monde s’exprime d’ailleurs une vérité théologique. Car si les deux événements sont chronologiquement distincts, ils ont entre-eux un lien essentiel, le premier étant le prodrome et la préfiguration du second. La ruine de Jérusalem marque la fin de l’ancienne Alliance, par un retour du Christ venant inaugurer son règne dans l’Église.
Cet événement décisif dans l’histoire du salut ne se renouvellera qu’à la fin des temps, quand Dieu exercera sur tout le genre humain, désormais élu dans le Christ, le même jugement qu’il exerça alors sur le premier peuple élu, cf 1 Co 1 8+.
L’avènement. Le mot grec (Parousie), qui signifie « Présence », désignait dans le monde gréco-romain la visite officielle et solennelle d’un prince en quelque lieu. Les chrétiens l’ont adopté comme terme technique pour signifier la venue glorieuse du Christ. Il n’est pas lié nécessairement à son dernier avènement et peut désigner aussi la manifestation puissante par laquelle il viendra établir son règne messianique (l’Église) sur les ruines du judaïsme. En ce passage, Mt nous avertit clairement qu’il joint les deux thèmes.
En ces dernières instructions de Jésus, avec la promesse qui les suit, se trouve condensée la mission de l’Église apostolique. Le Christ glorifié exerce aussi bien sur la terre qu’au ciel, le pouvoir sans limites, qu’il a reçut de son Père. Ses disciples exerceront donc ce pouvoir en son nom par le baptême et la formation des chrétiens. Leur mission est universelle : après avoir annoncé d’abord au peuple d’Israël ; comme le comportait le plan divin, le salut doit être désormais offert à toutes les nations.
– Dans cette œuvre de conversion universelle, si longue et laborieuse qu’elle puisse être, le Ressuscité sera vivant et agissant avec les siens.

la Révélation. Au moment suprême de la révélation des desseins secrets de Dieu, le Christ se révélera dans sa gloire à la fin des temps lors de sa « Parousie », et de son « Apparition ». Auparavant se sera « révélé » l’Impie qu’il anéantira.
Au Jour. Ce « Jour du Seigneur », appelé encore le « Jour du Christ », ou simplement : « le Jour », ou ce « Jour-là ». « Le Jour du Fils de l’Homme ». « Le Jour de Dieu ». « Le Jour de la visite ». « Le grand Jour ». « Le dernier jour » est l’accomplissement dans l’ère eschatologique, inaugurée par le Christ, du « Jour de Yahvé » annoncé par les prophètes. Déjà réalisée en partie par la première venue du Christ, et le châtiment de Jérusalem, cette étape ultime de l’histoire du salut, sera consommée par le retour glorieux, du Souverain Juge. Elle s’accompagne d’un bouleversement et d’un renouveau cosmiques. Ce jour de lumière approche. Sa date est incertaine, et il faut s’y préparer durant le temps qui reste.

L’AMOUR.

Paul insiste souvent sur l’amour profond qu’il éprouve pour les chrétiens des communautés auxquelles il écrit. Amour souvent comparé à celui d’une mère, amour d’un Père, Il est prêt à donner sa vie pour eux, Il demande aux fidèles de lui rendre la pareille, Mais, au nom de cet amour, il n’hésite pas à les corriger et à les reprendre, même si cette attitude refroidit leur amour.

LA LUMIÈRE.

– Dans le N T, le thème de la lumière se développe selon trois lignes principales, plus ou moins distinctes.
      1° comme le soleil illumine une route, ainsi est « lumière » tout ce qui éclaire le chemin vers Dieu : jadis, la Loi, la sagesse et la Parole de Dieu ; maintenant, le Christ. Comparable à la nuée lumineuse de l’Exode, tout chrétien enfin, qui manifeste Dieu aux yeux du monde.
         2° la lumière est symbole de vie, de bonheur et de joie ; les ténèbres, symbole de la mort, de malheur et de larmes ; aux ténèbres de la captivité s’oppose donc la lumière de la délivrance et du salut messianique, atteignant même les nations païennes, par le Christ-lumière, pour se consommer dans le Royaume des Cieux,
       3° le dualisme « lumière-ténèbres » en vient à caractériser les deux mondes opposée du Bien et du Mal (cf les textes esséniens de Qumrân). Dans le N T apparaissent ainsi deux « empires », sous la domination respective du Christ et de Satan, l’un s’efforçant de vaincre l’autre. 
– Les hommes se séparent en « fils de lumière » et « de fils des ténèbres », selon qu’ils vivent sous l’influence de la lumière (le Christ) ou des ténèbres (Satan). Ils se reconnaissent à leurs œuvres. Cette séparation (jugement) entre les hommes s’est manifestée par la venue de la Lumière, obligeant chacun à se prononcer pour ou contre elle. La perspective reste optimiste : les ténèbres devront un jour s’effacer devant la lumière.

LES APÔTRES

Douze apôtres. Le catalogue des douze apôtres nous est parvenu sous quatre formes, selon Mt, Mc, Lc et Ac. Il se divise en trois groupes de quatre noms, dont le premier est le même sous toutes les formes : Pierre, Philippe et Jacques d’Alphée. Mais l’ordre peut changer à l’intérieur de chaque groupe. Dans le premier groupe, celui des disciples les plus proches de Jésus, Mt et Lc rapprochent les frères Pierre et André, Jacques et Jean ; mais chez Mc Ac, André est reporté au quatrième rang pour céder la place aux deux fils de Zébédée, devenus avec Pierre les trois intimes du Seigneur, cf Mc 5 37+. Plus tard encore, dans Ac, Jacques de Zébédée passera après son frère plus jeune, Jean, devenu plus important. Dans le deuxième groupe, qui semble avoir des affinités spéciales avec les non-juifs, Matthieu passe au dernier rang dans les listes de Mt et de Ac ; et dans Mt seul il est appelé « le publicain ».
Quant au troisième groupe, le plus judaïsant, si Thadée (var Lebée) de Mt et Mc est le même que Judas (fils) de Jacques de Lc et Ac, il descend chez ces derniers du deuxième au troisième rang. Simon le Zélote de Lc Ac n’est que la traduction grecque de l’araméen Simon Qan’ana de Mt Mc Judas Iscariote, le traître figure toujours en dernier lieu. Son nom est souvent interprété comme « homme de Qerioth » mais il pourrait aussi venir de l’araméen sheqarya « le menteur, l’hypocrite ».