30/09 Introductions diverses

(6) AUX EPÎTRES  de JEAN                  

     En plus de l’Évangile, trois épîtres nous ont été conservées par la tradition sous le nom de Jean, elles offrent avec l’Évangile une telle parenté littéraire et doctrinale qu’il est difficile de ne pas les attribuer au même auteur, à Jean l’apôtre. La deuxième et la troisième épître, il est vrai, ont donné lieu à certaines hésitations dont on trouve l’écho chez Origène, Eusèbe de Césarée, Jérôme; pendant longtemps, elles ne furent pas reçues dans l’Église d’Antioche et les Églises Syriennes. Mais simples billets de circonstance sans importance doctrinale, on ne voit pas comment elles auraient réussi à s’imposer si elles n’avaient été réellement l’œuvre de saint Jean.

          La troisième épître est vraisemblablement la première en date; elle tend à régler un conflit d’autorité qui avait surgi dans une des Églises relevant de l’autorité de l’Apôtre. La deuxième épître met en garde une autre église particulière contre la propagande de faux docteurs niant la réalité de l’Incarnation. Quant à la première épître, de beaucoup la plus importante, elle se présente plutôt comme une lettre encyclique destinée aux communautés d’Asie menacées par les déchirements des premières hérésies. Jean y a condensé l’essentiel de son expérience religieuse; partant des thèmes parallèles successifs (lumière, 1 5s, justice, 2 29s, amour, 4 7-8s, vérité, 5 6s), il veut montrer le lien intime qui existe nécessairement entre notre état d’enfants de Dieu et la rectitude de notre vie morale, considérée comme fidélité au double commandement de la foi en Jésus Christ, Fils de Dieu, et de l’amour fraternel (cf notes en 1 3,7). Par son style et sa doctrine, cette lettre est celle qui se rapproche le plus de l’Évangile; elle doit donc en être contemporaine, mais il est impossible de préciser si elle l’a suivi ou précédé.

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