07\-13 Malgré les promesses de Dieu. Rm 3

ÉPÎTRE AUX ROMAINS Chap. 3

Malgré les promesses de Dieu.

3 1 Quelle est donc la supériorité du Juif ? * Quelle est l’utilité de la circoncision ?

 2 Grande à tous égards. D’abord c’est à eux que furent confiés les oracles de Dieu. Quoi donc si d’aucuns furent infidèles ? Leur infidélité va-t-elle annuler la fidélité de Dieu ? Certes non ! Il faut que Dieu soit véridique et tout homme menteur, comme dit l’Écriture : Afin que tu sois justifié dans tes paroles, et triomphes si l’on te met en jugement.

 Mais si notre justice met en relief la justice de Dieu, * que dire ? Dieu serait-il injuste en nous frappant de sa colère ? Je parle en homme. Certes non ! Sinon, comment Dieu jugera-t-il le monde ? 7 Mais si mon mensonge a rehaussé la vérité de Dieu pour sa gloire, de quel droit suis-je jugé moi aussi comme un pécheur ?  Ou bien, comme certains nous accusent outrageusement de le dire, * devrions-nous faire le mal pour qu’en sorte le bien ? Ceux-là méritent leur condamnation.

Romains 3 (1-8)

          Verset 1, du Juif. Un dernier refuge demeure au Juif : en vertu des promesses de Dieu, Israël est le peuple élu ; comment le déclarer hors de la voie du salut ? Saint Paul ne donne ici qu’une réponse sommaire à l’objection qu’il réfuta longuement aux ch. 9-11 : l’infidélité des hommes ne peut rendre caduques les promesses de Dieu, le fait qu’elle leur donne même un nouvel éclat ne saurait tenir le pécheur à l’abri de la colère divine (v 6), encore moins l’absoudre de son péché (v 8). Le dialogue semble un écho des discussions de Paul dans les synagogues.

          Verset 5, justice de Dieu. L’argumentation repose sur le parallélisme : fidélité, vérité (véracité), justice-infidélité, mensonge, injustice.

          Verset 8, de le dire. Par une interprétation abusive d’assertions comme Ga 3 22 ; Rm 5 20 ; cf 6 1, 15.

Tous sont coupables.

 3 9 Quoi donc ? L’emportons-nous ? * Pas du tout. Car nous avons établis que Juifs et Grecs, tous sont soumis au péché, 10 comme il est écrit : Il n’est pas de juste, pas un seul. 11 il n’en est pas de sensé, pas un qui recherche Dieu.

12 Tous ils sont dévoyés, ensembles pervertis ; il n’en est pas un qui fasse le bien, non pas un seul.

13 Leur gosier est un sépulcre béant, leur langue trame la ruse. Un venin d’aspic est sous leurs lèvres, 14 la malédiction et l’aigreur emplissent leur bouche.

15 Agiles sont leurs pieds à verser le sang ; 16 ruines et misère sont sur leurs chemins. 17 Le chemin de la paix, ils ne l’ont pas connu, 18 nulle crainte de Dieu devant leurs yeux.

19 Or, nous le savons, tout ce que dit la Loi, * elle le dit pour ceux qui sont sous la Loi, afin que toute bouche soit fermée, et le monde entier reconnu coupable devant Dieu, 20 puisque personne ne sera justifié devant lui par la pratique de la Loi : * la Loi ne fait que donner connaissance du péché.

Romains 3 (9-20)

Verset 9, l’emportons-nous ? Traduction discutée, d’autres entendent : « qu’avons-nous donc à prétexter ? » ou bien : « Sommes-nous donc inférieurs ? ».

          Verset 19, dit la Loi. La « Loi » désigne ici tout l’AT, cf 1 Co 14 34 etc.

          Verset 20, de la Loi. Selon le Ps 143, l’homme ne sera jamais absous si Dieu le juge selon ses œuvres ; aussi invoque-t-on un autre principe de justification, la « fidélité » de Dieu aux promesses de salut faites à son peuple, 1 Co 1 9+, et, d’un autre mot, sa justice. Cette justice promise pour les temps messianiques, Paul va précisément déclarer qu’elle s’est manifestée en Jésus Christ, v 22. Quant à la Loi, norme extérieure de conduite, elle a pour rôle dans le plan divin, non pas d’effacer le péché, mais de la révéler à la conscience de l’homme pécheur, cf 1 16+ ; 7 7+.

(B)  LA JUSTICE DE DIEU ET LA FOI.

Révélation de la justice de Dieu.

  3   21 Mais maintenant, sans la Loi, la justice de Dieu s’est manifestée, attestée par la Loi et les Prophètes, 22 justice de Dieu par la foi en Jésus Christ, à l’adresse de tous ceux qui croient – car il n’y a pas de différence : 23 tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu * – 24 et ils sont justifiés par la faveur de sa grâce en vertu de la rédemption * accomplie par le Christ Jésus : 25 Dieu l’a exposé, * instrument de propitiation * par son propre sang moyennant la foi ; il voulait montrer sa justice, du fait qu’il avait passé condamnation sur les péchés * commis jadis 26 au temps de la patience de Dieu ; il voulait montrer sa justice au temps présent, * afin d’être juste * et de justifier celui qui se réclame de la foi en Jésus.

Romains 3 (21-26)

–          Verset 23, gloire de Dieu. La gloire, au sens biblique, Ex 24 16, présence de Dieu se communiquant à l’homme de façon de plus en plus intime, bien par excellence des temps messianiques, cf Ps 85 10; Is 40 5; etc.

          Verset 24, la rédemption. Yahvé avait « racheté » Israël en le libérant de la captivité d’Égypte pour s’en faire un peuple qui lui appartient comme son héritage, Dt 7 6+. En annonçant la « rédemption » de la captivité de Babylone, Is 41 14, les prophètes avaient laissé entrevoir un affranchissement plus profond et plus universel, par le pardon des péchés. Cette rédemption messianique s’est accomplie dans le Christ, 1 Co 1 30 ; Lc 1 68 ; 2 38.

–   Dieu le Père par le Christ – ou le Christ lui-même – a « délivré » l’Israël nouveau de la servitude de la Loi, Ga 3 13; 4 5, et du péché, Col 1 14; Ep 1 7; He 9 15, en se l’acquérant, Ac 20 28, en se l’appropriant, Tt 2 14, en l’achetant, Ga 3 13 etc. Le prix de ce rachat et de cette acquisition a été le sang du Christ, Ac 20 28 ; etc. Inaugurée au Calvaire et déjà garantie par les arrhes de l’Esprit, Ep 1 14 ; 4 30, cette rédemption ne s’achèvera qu’à la Parousie, Lc 21 28, avec l’affranchissement de la mort par la résurrection des corps, Rm 8 23.

          Verset 25, l’a exposé. Autre traduction : « l’a destiné à être ».

De propitiation. Litt : « propitiatoire », Ex 25 17 ; He 9 5. Au grand Jour des Expiations, Lv 16 15. Le sang du Christ a accompli en réalité la purification du péché que ce rite ne pouvait que signifier. Cf encore, le sang de l’Alliance, Ex 24 8+ ; Mt 26 28+.

Sur les péchés. Ce demi-pardon, une sorte de non-imputation (paresis), n’avait de sens qu’en vue du pardon définitif, destruction totale du péché par la justification de l’homme. – Autre trad. : « en vue de remettre les péchés ».

          Verset 26, présent au temps. Ce « temps présent », c’est le temps « fixé » par Dieu dans son plan de salut, Ac 1 7+, pour l’œuvre rédemptrice du Christ, Rm 5 6; 11 30; 1 Tm 2 6; Tt 1 3, qui se produit à la « plénitude des temps », Ga 4 4+, une fois pour toutes, He 7 27+, et inaugure l’ère eschatologique, cf Mt 4 17; 16 3p; Lc 4 13; 19 44; 21 8; Jn 7 6, 8.

Afin d’être juste. C’est-à-dire d’exercer sa justice (salvifique, cf 1 17+), conformément à ses promesses, en justifiant l’homme.

——————————

Is 40 5; 5 alors la gloire de Yahvé se révélera et toute chair, d’un coup, la verra, car la bouche de Yahvé a parlé. » 6 Une voix dit : « Crie », et je dis : « Que crierai- je ? » * – « Toute chair est de l’herbe et toute sa grâce est comme la fleur des champs.

Lc 1 68 ; 2 38. 1 68 « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité * et délivré son peuple, 69 et nous a suscité une puissance * de salut dans la maison de David, son serviteur, 70 selon qu’il l’avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens, ———– 2 38 Survenant à cette heure même, elle louait Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. 

Ac 20 28,  28 Soyez attentifs à vous-mêmes, et à tout le troupeau dont l’Esprit Saint vous à établis gardiens pour paître l’Église de Dieu, * qu’il s’est acquise par le sang de son propre Fils. 

Lc 21 28,28 Quand cela commencera d’arriver, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance * est proche. »

He 9 5.5 puis au dessus, les chérubins de gloire couvrant d’ombre le propitiatoire. Ce n’est pas le moment de parler de tout cela en détail.

He 7 27+,27 qui ne soit pas journellement dans la nécessité, comme les grands prêtres, d’offrir des victimes d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car ceci il l’a fait une fois pour toutes * en s’offrant lui-même. 28 La Loi, en effet, établit comme grands prêtres des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole de serment – postérieur à la Loi * – établi le Fils rendu parfait pour l’éternité.

Jn 7 6, 8.6 Jésus leur dit alors : « mon temps * n’est pas encore venu, tandis que le vôtre est toujours prêt. 7 Le monde ne peut pas vous haïr ; mais moi, il me hait ; parce que je témoigne que ses œuvres sont mauvaises. 8 Vous, montez à la fête ! Moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n’est pas encore accompli. »

Le rôle de la foi.

3 27 Où donc est le droit de se glorifier ? * Il est exclu. Par quel genre de loi ? Celle des œuvres ? Non, par une loi de foi. * 28 Car nous estimons que l’homme est justifié par la foi sans la pratique de la Loi. 29 Ou alors Dieu est-il le Dieu des Juifs seulement, et non point des païens ? Certes, également des païens ; 30 puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu, qui justifiera les circoncis en vertu de la foi comme les incirconcis par le moyen de cette foi. 31 Alors, par la foi nous privons la Loi de sa valeur ? Certes non ! Nous la lui conférons. *

Romains 3 (27-31)

          Verset 27, de se glorifier. Le mot grec définit l’attitude de l’homme qui se fait un mérite de ses œuvres, s’appuie sur elles et prétend accomplir sa destinée surnaturelle par ses propres forces. Attitude blâmable, car on ne conquiert pas la justice, on la reçoit comme un don. Et l’acte de foi, plus que n’importe quel autre, exclut une telle suffisance, parce que l’homme y atteste explicitement sa radicale insuffisance.

Une loi de foi. C’est-à-dire : par une loi qui consiste à croire. Paul oppose la Loi, « écrite sur des tables », 2 Co 3 3, et la foi, 1 16, loi intérieure gravée sur le cœur, cf Jn 31 33, « opérant par l’amour », Ga 5 6, et qui est la « loi de l’Esprit » 8 2.

          Verset 31, la lui conférons. Litt. : « nous établissons (la) Loi »: seule la foi, qui opère par l’amour, Ga 5 6, permet à la Loi d’atteindre le but qu’elle se proposait, à savoir la justice et la sainteté de l’homme, cf 7 7+.