11\-11 Avertissement aux riches. Jc 5

Épître de Jacques Chap. 5 

Avertissement aux riches.

  5  1 Eh bien, maintenant, les riches ! Pleurez, hurlez sur les malheurs qui vont vous arriver. 2 Votre richesse est pourrie, vos vêtements sont rongés par les vers. 3 Votre or et votre argent sont rouillés, et leur rouille témoignera contre vous : elle dévorera vos chairs ; c’est un feu que vous avez thésaurisé dans les derniers jours ! * 4 Voyez : le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont fauché vos champs, crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur des armées. 5 Vous avez vécu sur terre dans la mollesse et le luxe, vous vous êtes repus au jour du carnage. * 6 Vous avez condamné, vous avez tué le juste : il ne vous résiste pas.

Jacques 5 (1-6)

          Verset 3, les derniers jours. La perspective est eschatologique : les calamités qui attendent les riches se situent dans la perspective du Jugement, 5 7-9, Cf Mt 6 19 ; Is 5 8-10 ; Am 2 6-7 ; 8 4-8 etc. Mais nous sommes déjà dans « les derniers temps », cf 2 Co 6 2+.

          Verset 5, du carnage. Peut-être allusion aux violences dont les riches ont accablé les justes, v 6, cf Ps 44 23 ; Sg 2 10-20 ; Jr 12 1-3.

———————

Is 5 8-10 ; 5  8 Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, qui joignent champ à champ jusqu’à ne plus laisser de place et rester seuls habitants au milieu du pays. 9 À mes oreilles, Yahvé Sabaot l’a juré : Oui, nombre de maisons seront réduites en ruine, grandes et belles, elles seront inhabitées.10 Car dix arpents de vigne ne donneront qu’un tonnelet, et un muid de semence ne produira qu’une mesure.

2 Co 6 2+. 2 Il dit en effet : Au moment favorable, je t’ai exaucé; au jour du salut, * je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut.

Sg 2 10-20 ; 10 Opprimons le juste qui est pauvre, * n’épargnons pas la veuve, soyons sans égards pour les cheveux blancs chargés d’années du vieillard. ———– 20 Condamnons-le à une mort honteuse, puisque, d’après ses dires, il sera visité ». 

L’Avènement du Seigneur.

5 7 Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’Avènement du Seigneur. Voyez le laboureur : il attend patiemment le précieux fruit de la terre jusqu’aux pluies de la première et de l’arrière-saison. 8 Soyez patients, vous aussi ; affermissez vos cœurs, car l’Avènement du Seigneur est proche. * 9 Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin de n’être pas jugés. Voyez : le Juge se tient aux portes ! 10 Prenez, frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. 11 Voyez : nous proclamons bienheureux ceux qui ont de la constance. Vous avez entendu parler de la constance de Job et vous avez vu le dessein du Seigneur ; car le Seigneur est miséricordieux et compatissant.

Jacques 5 (7-11)

          Verset 8, du Seigneur est proche. L’attente de la Venue (parousie, 1 Co 15 23) est le motif dernier de la patience chrétienne, 1 2-4, 12 ; 1 Th 3 13 ; 1 P 4 7 ; 5 10. La comparaison du laboureur, v 7, fait penser à Mc 4 26-29.

————————–

1 Co 15 23.  23 Mais chacun à son rang : comme prémices, le Christ, ensuite ceux qui seront au Christ, lors de son avènement. * 24 Puis ce sera la fin, lorsqu’il remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir détruit toute Principauté, Domination et Puissance. * 25 Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait placé tous ses ennemis sous ses pieds. 26 Le dernier ennemi détruit, c’est la Mort ;

1 Th 3 13 ; 13 qu’il affermisse ainsi vos cœurs irréprochables en sainteté devant Dieu, notre Père, lors de l’Avènement de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints. 

Mc 4 26-29. 26 Et il disait : « Il en est du Royaume de Dieu comme d’un homme qui aurait jeté du grain en terre. 27 Qu’il dorme ou qu’il se lève, nuit et jour, la semence germe et pousse, il ne sait comment. 28 D’elle même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, puis plein de blé dans l’épi. 29 Et quand le fruit s’y prête, aussitôt il y met la faucille, parce que la moisson est à point. » 

Exhortations finales.

5 12 Mais avant tout, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, n’usez d’aucun autre serment. Que votre oui soit oui, que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.

 13 Quelqu’un parmi vous souffre-t-il ? Qu’il prie. * Quelqu’un est-il joyeux ? Qu’il entonne un cantique. 14 Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les presbytres de l’Église et qu’ils prient sur lui après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur. * 15 La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, ils lui seront remis. 16 Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. *

La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance. 17 Élie * était un homme semblable à nous : il pria instamment qu’il n’y eût pas de pluie, et il n’y eut pas de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. 18 Puis il pria de nouveau : le ciel donna de la pluie et la terre produisit son fruit.

 19 Mes frères, si quelqu’un parmi vous s’égare loin de la vérité et qu’un autre l’y ramène, 20 qu’il le sache : * celui qui ramène un pécheur de son égarement sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés.

Jacques 5 (12-20)

          Verset 13, qu’il prie. Le trait commun aux v v 13-18 est la prière, avec insistance, sur le cas du malade et du pécheur, puis, v v 16-18, sur la puissance de celui qui prie bien.

          Verset 14, au nom du Seigneur. Om. : « du Seigneur » – J c suppose connue la pratique dont il parle. Dans cette onction faite au nom du Seigneur, accompagnée de prières dites par les « anciens », Ac 11 30+, en vue du soulagement de la maladie et de la rémission des péchés, l’Église a vu une forme initiale du sacrement de « l’onction des malades ». Cette identification traditionnelle a été définie par le Concile de Trente.

          Verset 16, soyez guéris. L’aveu des fautes, associé ici à la prière, devait être recommandé au malade, v 15, il est aussi demandé à tout chrétien, spécialement dans le cadre de la liturgie. Aucune précision n’est donnée ici sur la confession sacramentelle.

          Verset 17, Élie. La figure d’Élie, très populaire dans la tradition juive, l’a été aussi chez les chrétiens, Jacques souligne que cet homme à la prière si puissante était semblable à nous.

          Verset 20, qu’il le sache. Var : « sachez ». – La charité fraternelle et le pardon peuvent ramener les égarés, cf Mt 18 15, 21-22+; 1 Th 5 14, et profitera en retour, au temps du Jugement, à celui qui l’exerce, 1 P 4 8; cf Dn 12 3; Ez 3 19; 33 9. L’épître se termine ainsi, dépourvue de toute salutation usuelle.

Fin de l’épître de saint Jacques.