01\-28 Maîtrise de Dieu sur les forces du mal. Jb 40-41

Job Chap. 40 & 41

40   1 Alors Yahvé s’adressant à Job lui dit : *  2 L’adversaire de Shaddaï cédera-t-il ? * Le censeur de Dieu va-t-il répondre ? 3 Et Job répondit à Yahvé :  4 J’ai parlé à la légère : que te répliquerai-je ? Je mettrai plutôt ma main sur ma bouche. 5 J’ai parlé une fois, je ne répéterai pas ; * deux fois, je n’ajouterai rien.

–           Verset 1lui dit. Ce v. d’introduction manque dans le grec. – Job a voulu disputer avec Dieu. Dieu lui oppose le mystère de sa sagesse, manifestée par ses œuvres.

          Verset 2. cédera-t-il. «L’adversaire», litt. «celui qui dispute», harab conj.; «la multitude » harob hébr. – « cédera-t-il » yasûr, cf. Vulg.; « le critique » yîssôr hébr.

–           Verset 5. répéterai pas. « répéterai » ‘eshneh conj.; « répondrai » ^eneh hébr.

SECOND DISCOURS

Maîtrise de Dieu sur les forces du mal.

  40  6 Yahvé répondit à Job du sein de la tempête et dit :  7 Ceins tes reins comme un brave : je vais t’interroger et tu m’instruiras. 8  Veux-tu vraiment casser mon jugement, me condamner pour assurer ton droit ?  9 Ton bras a-t-il une vigueur divine, ta voix peut-elle tonner pareillement ?

10 Allons, pare-toi de majesté et de grandeur, revêts-toi de splendeur et de gloire.  11 Fais éclater les fureurs de ta colère, d’un regard, courbe l’arrogant. 12 D’un regard, ravale l’homme superbe, * écrase sur place les méchants.  13 Enfouis-les ensemble dans le sol, emprisonne-les chacun dans le cachot. *14 Et moi-même je te rendrai hommage, car tu peux assurer ton salut par ta droite.

Job 40 (6-14)

–           Verset 12. superbe. « l’homme superbe » grec; hébr. répète « l’arrogant ».

–           Verset 13. le cachot. Le « cachot » est le shéol, où les Ombres sont muettes.

Béhémoth. *

15 Mais regarde donc Béhémoth, ma créature, tout comme toi ! Il se nourrit d’herbe, comme le bœuf.  16 Vois, sa force réside dans ses reins, sa vigueur dans les muscles de son ventre. 17 II raidit sa queue comme un cèdre, les nerfs de ses cuisses s’entrelacent.  18 Ses os sont des tubes d’airain, sa carcasse, comme du fer forgé.

19 C’est lui la première des œuvres de Dieu. Son Auteur le menaça de l’épée,  20 lui interdit la région des montagnes * et toutes les bêtes sauvages qui s’y ébattent. 21 Sous les lotus, il est couché, il se cache dans les roseaux des marécages.  22 Le couvert des lotus lui sert d’ombrage et les saules du torrent le protègent. 23 Si le fleuve déborde * il ne s’émeut pas ; un Jourdain lui jaillirait jusqu’à la gueule sans qu’il bronche.  24 Qui donc le saisira par les yeux, lui percera le nez avec des pieux ? *

–           Titre.  C’est la forme plurielle d’un mot qui signifie « bête », « bétail ». Cette forme peut désigner la bête ou la brute par excellence, donc n’importe quel monstre. En fait, Béhémoth a souvent été identifié avec l’éléphant, ou avec un buffle mythique mentionné par les textes d’Ugarit. Il représente ici l’hippopotame, symbole de la force brutale que Dieu maîtrise mais que l’homme ne peut domestiquer.

–           Verset 20. montagnes. On lit gebûl harim yissa ‘ îô au Heu de kî bûl harim yise û lô, litt. « car les montagnes lui apportent leur produit », obscur dans ce contexte.

–           Verset 23. fleuve déborde« déborde » grec; « opprime » hébr.

–           Verset 24. des pieux. On restitue « Qui donc » mî fiu ‘, tombé par haplographie après pihû, dernier mot du v. 23. – « pieux » sens incertain, litt. « des pièges ».

Léviathan. *

23 Et Léviathan, le pèches-tu à l’hameçon, avec une corde comprimes-tu sa langue ?  26 Fais-tu passer un jonc dans ses naseaux, avec un croc perces-tu sa mâchoire ? 27 Est-ce lui qui te suppliera longuement, te parlera d’un ton timide ?  28 S’engagera-t-il par contrat envers toi, pour devenir ton serviteur à vie ? 29 T’amusera-t-il comme un passereau, l’attacheras-tu pour la joie de tes filles ?  30 Sera-t-il mis en vente par des associés, puis débité entre marchands ? *31 Cribleras-tu sa peau de dards, le harponneras-tu à la tête comme un poisson ?  32 Pose seulement la main sur lui : au souvenir de la lutte, tu ne recommenceras plus !

Job 40 (1-32)

–           Titre. Ce nom désigne proprement un monstre du Chaos primitif, 3 8+, censé toujours vivant dans la mer. Il est appliqué ici au crocodile. Mais l’animal visible – qui symbolise l’Égypte en Ez 29 3s;  32 2s continue à évoquer ici le souvenir du monstre vaincu par Yahvé aux origines, cf. Jb 7 12+, lui-même type des puissances hostiles à Dieu.

–           Verset 30. marchands. Associés pour la pêche en commun. Ils « vendraient la peau de l’ours ». – « marchands », litt. « Cananéens » : les commerçants par excellence.

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Ez 29 3s;  32 2s 29 3 Parle et dis-lui : Ainsi parle le Seigneur Yahvé. Je me déclare contre toi, Pharaon, roi d’Égypte, grand crocodile étendu au milieu de ses Nils, qui as dit : « Mon Nil est à moi, c’est moi qui l’ai fait. » ——— 32 2  Lionceau des nations, te voilà anéanti ! Tu étais comme un crocodile dans les mers, tu bondissais dans tes fleuves, tu troublais l’eau avec tes pattes, tu en agitais les flots. 3 Ainsi parle le Seigneur Yahvé : J’étendrai sur toi mon filet au milieu d’un grand concours de peuples, et ils te tireront dans mon filet.

7 12+, 12 Suis-je la Mer, moi, ou le monstre marin, * pour poster une garde contre moi ?13 Si je dis : « Mon lit me soulagera, ma couche atténuera ma plainte, » 14 alors tu m’effraies par des songes, tu m’épouvantes par des visions.

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Job Chap. 41

41   1 Ton espérance serait illusoire, car sa vue seule suffit à terrasser. *  2 II devient féroce quand on l’éveille, qui peut lui résister en face ? *3 Qui donc l’a affronté sans en pâtir ? Personne sous tous les cieux ! *  4 Je parlerai aussi de ses membres, je dirai sa force incomparable. *

5 Qui a découvert par devant sa tunique. pénétré dans sa double cuirasse ? *  6 Qui a ouvert les battants de sa gueule ? La terreur règne autour de ses dents ! 7 Son dos, ce sont des rangées de boucliers, que ferme un sceau de pierre. *  8 Ils se touchent de si près qu’un souffle ne peut s’y infiltrer. 9 Ils adhèrent l’un à l’autre et font un bloc sans fissure.  10 Son éternuement projette de la lumière, * ses yeux ressemblent aux paupières de l’aurore.

11 De sa gueule jaillissent des torches, il s’en échappe des étincelles de feu.  12 Ses naseaux crachent de la fumée, comme un chaudron qui bout * sur le feu. 13 Son souffle allumerait des charbons, une flamme sort de sa gueule.  14 Sur son cou est campée la force, et devant lui bondit la violence, *  (17) Quand il se dresse, les flots prennent peur et les vagues de la mer se retirent. *15 Les fanons de sa chair sont soudés ensemble ils adhèrent à elle, inébranlables.  16 Son cœur est dur comme le roc, résistant comme la meule de dessous.

18 L’épée l’atteint sans se fixer, de même lance, javeline ou dard.  19 Pour lui, le fer n’est que paille, et l’airain, du bois pourri. 20 Les traits de l’arc ne le font pas fuir : il reçoit comme un fétu les pierres de fronde.  21 La massue lui semble un fétu, il se rit du javelot qui vibre.

22 II a sous lui des tessons aigus, comme une herse il passe sur la vase.  23 II fait bouillonner le gouffre comme une chaudière, il change la mer en brûle-parfums. 24 II laisse derrière lui un sillage lumineux, l’abîme semble couvert d’une toison blanche. *  25 Sur terre, il n’a point son pareil, il a été fait intrépide. 26 II regarde en face les plus hautains, il est roi sur tous les fils de l’orgueil. *

Job 41 (1-26)

–           Verset 1. à terrasser. «Ton espérance» syr.; «son espérance» hébr. – Dans le deuxième stîque, on supprime le pronom interrogatif.

–           Verset 2. en face. « II devient », litt. « n’est-il pas », conj. « il n’est pas » hébr. – « en face », litt. « devant sa face », conj.; « devant ma face » de l’hébr. représente une corr. théologique : Dieu est le seul devant qui on ne peut résister.

–           Verset 3les cieux. «l’a affronté sans en pâtir» hiqedîm Ô wayyishelam conj.; « m’a affronté pour que je rende » hieqeddimani wa ‘ashallem hébr. – « Personne » /o »/jh’ conj.; n à moi, lui » !i hu’ hébr.

–           Verset 4. incomparable. «je dirai sa force» conj.; «la parole des forces» hébr. – « incomparable » ‘en ‘erek conj.; hébr. hên ‘ereko corrompu.

–           Verset 5. cuirasse. cuirasse » grec; « frein » hébr.

–           Verset 7. de pierre. « Son dos » grec, Vulg.; « la fierté » hébr. – « que ferme un sceau de pierre » grec; « fermé, un sceau étroit » hébr.

–           Verset 10. de la lumière. II fait jaillir des gouttelettes d’eau qui étincellent au soleil.

–           Verset 12. qui bout. « qui bout » ‘ogem syr., Vulg.; « un roseau » (?) ‘agmon hébr.

–           Verset 14. la violence. « violence » deba ‘ah conj.; « effroi »

–           Verset 17. se retirent. V. déplacé comme semble l’exiger le contexte. – « les flots » gallîtn conj.; « les dieux » Vffm hébr. – « les vagues de la mer » mishberê yam conj.; «à cause des ruptures» mishshebarim hébr.

–           Verset 24. toison blanche. Lorsqu’il plonge, les bulles d’air jaillissent; lorsqu’il nage, il laisse un sillage étincelant.

–           Verset 26. de l’orgueil. Les « fils de l’orgueil » sont les fauves, cf. 28 8, type de tous les puissants de ce monde, que Dieu seul tient en son pouvoir, 40 7-14.

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40 7-14. 6 Yahvé répondit à Job du sein de la tempête et dit : 7 Ceins tes reins comme un brave : je vais t’interroger et tu m’instruiras. 8 Veux-tu vraiment casser mon jugement, me condamner pour assurer ton droit ? —— 12 D’un regard, ravale l’homme superbe, * écrase sur place les méchants. 13 Enfouis-les ensemble dans le sol, emprisonne-les chacun dans le cachot. * 14 Et moi-même je te rendrai hommage, car tu peux assurer ton salut par ta droite.