C1+ Voir et vivre. Jésus lumière du monde. Jn 8

Voir et vivre. 

–     Verset 20. Voir et vivre. II y a un tel abîme entre la sainteté de Dieu et l’indignité de l’homme, voir Lv 17 1+, que l’homme devrait mourir de voir Dieu, Ex 19 21; Lv 16 2; Nb 4 20, cf. 6 25+, ou seulement de l’entendre, Ex 20 19 ; Dt 5 24-26; cf. 18 16. C’est pour cela que Moïse, Ex 3 6, Élie, 1 R 19 13, et même les Séraphins, Is 6 2, se voilent la face devant Yahvé.

–     De rester en vie après avoir vu Dieu, on éprouve un étonnement reconnaissant, Gn 32 31 ; Dt 5 24, ou une crainte religieuse, Jg 6 22-23 ; 13 22 ; Is 6 5. C’est une rare faveur que Dieu fait, Ex 24 11, particulièrement à Moïse, comme à son « ami », Ex 33 11 ; Nb 12 7-8 ; Dt 34 10, et à Elie, 1 R 19 11s, qui seront témoins de la Transfiguration du Christ, cette théophanie du Nouveau Testament, Mt 17 3p, et resteront, dans la tradition chrétienne, comme les représentants éminents de la grande mystique (avec saint Paul, 2 Co 12 1s).

 –     Dans le Nouveau Testament, la « gloire » de Dieu, cf. ici v. 18 et Ex 24 16+, se manifeste en Jésus, Jn 1 14+ ; 11 40 ; cf. 2 Co 4 4,6, mais Jésus seul a contemplé Dieu son Père, Jn 1 18 ; 6 46 ; 1 Jn 4 12. Pour les hommes, la vision face à face est réservée à la béatitude du ciel, Mt 5 8 ; 1 Jn 3 2 ; 1 Co 13 12.

Jésus lumière du monde. *

Évangile Jean 8 (12)

          Titre. Dans le N T, le thème de la lumière se développe selon trois lignes principales, plus ou moins distinctes.

          1° comme le soleil illumine une route, ainsi est « lumière » tout ce qui éclaire le chemin vers Dieu : jadis, la Loi, la sagesse et la Parole de Dieu ; maintenant, le Christ, Jn 1 9; 9 1-39; 12 35 etc. Comparable à la nuée lumineuse de l’Exode, Jn 8 12 ; tout chrétien enfin, qui manifeste Dieu aux yeux du monde Ap 21 24.

          2° la lumière est symbole de vie, de bonheur et de joie; les ténèbres, symbole de la mort, de malheur et de larmes; aux ténèbres de la captivité s’oppose donc la lumière de la délivrance et du salut messianique, Is 8 22 – 9 1; Mt 4 16; Lc 1 79; Rm 13 11-12, atteignant même les nations païennes, Lc 2 32; ac 13 47, par le Christ-lumière, pour se consommer dans le Royaume des Cieux, Mt 8 12; 22 13 etc.

          3° le dualisme « lumière-ténèbres » en vient à caractériser les deux mondes opposée du Bien et du Mal (cf les textes esséniens de Qumrân). Dans le N T apparaissent ainsi deux « empires », sous la domination respective du Christ et de Satan, l’un s’efforçant de vaincre l’autre, Lc 22 53 ; Jn 27 30. Les hommes se séparent en « fils de lumière » et « de fils des ténèbres », Lc 16 8 ; Jn 12 36 etc., selon qu’ils vivent sous l’influence de la lumière (le Christ) ou des ténèbres (Satan), Mt 6 23 etc. Ils se reconnaissent à leurs œuvres, Rm 13 12-14 ; Ep 5 8-11.

Cette séparation (jugement) entre les hommes s’est manifestée par la venue de la Lumière, obligeant chacun à se prononcer pour ou contre elle, Jn 3 19-21 etc. La perspective reste optimiste : les ténèbres devront un jour s’effacer devant la lumière, Jn 1 5 ; 1 Jn 2 8 ; Rm 13 12.