Le baptême.
6 1 Que dire alors ? Qu’il nous faut rester dans le péché, pour que la grâce se multiplie ? Certes non ! 2 Si nous sommes morts au péché, comment continuer de vivre en lui ? 3 Ou bien ignorez-vous que, baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés ? 4 Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, * afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle.
5 Car si c’est un même être avec le Christ que nous sommes devenus par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable ; 6 comprenons-le, notre vieil homme a été crucifié avec lui, pour que fût réduit à l’impuissance ce corps de péché, afin que nous cessions d’être asservis au péché. 7 Car celui qui est mort est affranchi du péché. *
8 Mais * si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivons aussi avec lui, 9 sachant que le Christ une fois ressuscité des morts ne meurt plus, que la mort n’exerce plus de pouvoir sur lui. 10 Sa mort fut une mort au péché, * une fois pour toutes ; mais sa vie est une vie de Dieu. 11 Et vous de même considérez que vous êtes morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus. *
Romains 6 (1-11)
- – Verset 4, dans la mort. Le baptême ne s’oppose pas à la foi, mais l’accompagne, Ga 3 26 ; Ep 4 5; He 10 22 etc., et l’exprime sur le plan sensible par le symbolisme efficace de son rite. Aussi Paul leur attribue-t-il les mêmes effets (comp. Ga 2 16-20 et Rm 6 3-9). La « plongée » (sens étymologique de « baptiser ») par immersion dans l’eau ensevelit le pécheur dans la mort du Christ, Col 2 12; cf Mc 10 38, d’où il sort par la résurrection avec lui, Rm 8 11, comme « nouvelle créature », 2 Christ 5 17, « homme nouveau », Ep 2 15+, membre du Corps unique animé de l’Esprit unique, 1 Co 12 13; Ep 4 4s. Cette résurrection qui ne sera totale et définitive qu’à la fin des temps, 1 Co 15 12s (mais cf Ep 2 6), se réalise dès à présent par une vie nouvelle selon l’Esprit, v v 8-11, 13 ; 8 2 ; Ga 5 16-24. –
- – Outre le symbolisme plus spécialement paulinien de mort et de résurrection, ce rite primordial de la vie chrétienne, He 6 2, est aussi présent dans le NT comme un bain qui purifie, Ep 5 26 ; He 10 22 ; 1 Co 6 11; Tt 3 5, comme une nouvelle naissance, Jn 3 5; Tt 3 5; cf 1 P 1 3; 2 2, comme une illumination, He 6 4; 10 32; Ep 5 14. Sur baptême d’eau et baptême d’Esprit, cf Ac 1 5+ ; ces deux aspects de la consécration chrétienne paraissent être « l’onction » et le « sceau » de 2 Co 1 21s. D’après 1 P 3 21 l’arche de Noé fut un type du baptême.
- – Verset 7, affranchi du péché. Le chrétien ayant perdu l’instrument même du péché, son « corps de péché », v 6, n’étant plus « dans la chair », 8 9, il est de soi affranchi définitivement du péché, cf 1 P 4 1. Pour d’autres il est quitte du péché, suivant l’axiome juridique : la mort d’un coupable éteint l’action judiciaire, cf 7 1.
- – Verset 8, mais. Var : « car ».
- – Verset 10, mort au péché. Sans être pécheur, 2 Co 5 21, le Christ, par son corps de chair semblable au nôtre, Rm 8 3, appartenait à la sphère du péché : devenu « spirituel », 1 Co 15 45-46, il n’appartient plus qu’à la sphère divine. Ainsi le chrétien, bien qu’il demeure provisoirement dans la chair, vit déjà de l’Esprit.
- – Verset 11, Christ Jésus. Texte reçu et Vulg : « le Christ Jésus notre Seigneur ».
Service du péché et service de la justice.
6 12 Que le péché ne règne donc plus dans votre corps mortel * de manière à vous plier à ses convoitises. 13 Ne faites plus de vos membres des armes d’injustice au service du péché ; mais offrez-vous à Dieu comme des vivants revenus de la mort et faites de vos membres des armes de justice au service de Dieu. 14 Car le péché ne dominera plus sur vous : vous n’êtes pas sous la Loi, mais sous la grâce.
Romains 6 (12-14)
- – Verset 12, corps mortel. Le baptême a détruit le péché dans l’homme, mais tant que son corps n’a pas revêtu « l’immortalité » 1 Co 15 54, le péché peut trouver en ce corps « mortel », siège de la concupiscence, le moyen de régner encore, cf 7 14s.
Le chrétien est affranchi du péché. *
6 15 Quoi donc ? Allons-nous pécher parce que nous ne sommes pas sous la Loi, mais sous la grâce ? Certes non ! 16 Ne savez-vous pas qu’en vous offrant à quelqu’un comme esclaves pour obéir, vous devenez les esclaves du maître à qui vous obéissez, soit du péché pour la mort, soit de l’obéissance pour la justice ? 17 Mais grâces soient rendues à Dieu ; jadis esclaves du péché, vous vous êtes soumis cordialement à la règle de doctrine à laquelle vous avez été confiés, 18 et, affranchis du péché, vous avez été asservis à la justice. – 19 J’emploie une comparaison humaine en raison de votre faiblesse naturelle. – Car si vous avez jadis offert vos membres comme esclaves à l’impureté et au désordre de manière à vous désordonner, offrez-les de même aujourd’hui à la justice pour vous sanctifier. *
Romains 6 (15-19)
- – Titre. Le Christ a libéré l’homme du mal pour le rendre à Dieu. À coté du thème biblique de la « rédemption » 3 24+, et de celui de la libération par la mort, 7 1+, Paul recourt volontiers, pour exprimer cette idée, à l’image, si parlante à son époque, de l’esclave racheté et affranchi, qui ne peut plus être remis en esclavage, mais se doit de servir fidèlement son nouveau maître.
- – En nous rachetant au prix de son sang, le Christ nous a affranchis et appelés à la liberté, Ga 5 1, 13. Désormais libéré de ses anciens maîtres, le péché, Rm 6 18-22 ; la Loi, Rm 6 14 ; 8 2 etc., avec ses observances matérielles, Ga 2 4; 4 9; 5 1. Il est libre, 1 Co 9 1, fils de la femme libre, la Jérusalem d’en haut, Ga 4 26, 31. Cette liberté ne signifie cependant pas libertinage.
- – Elle doit être un service du nouveau maître, Dieu, Rm 6 22 etc., le Christ Kyrios, Rm 1 1 etc., auquel le fidèle appartient désormais, et pour qui il vit et meurt, Rm 7 1 ; service qui se fait dans l’obéissance de la foi pour la justice et la sainteté, Rm 6 16-19.
- – Cette liberté des fils, affranchis par la « loi de L’Esprit », Rm 8 2; 7 6; 8 14; 2 Co 3 17, peut même avoir à sacrifier ses franchises légitimes pour devenir un service du prochain si la charité, et le respect des autres consciences le demandent, 1 Co 10 23-33; Rm 14 etc., quand au régime social de l’esclavage, s’il peut encore être toléré dans ce monde qui passe, il n’a plus du moins aucune valeur dans l’ordre nouveau instauré par le Christ, 1 Co 12 13 etc., l’esclave chrétien est un affranchi du Seigneur, lui et son maître sont également des serviteurs du Christ, 1 Co 7 22 etc.
- – Verset 19, pour vous sanctifier. La sainteté propre à Dieu, Lv 17 1, qu’il communiquait à son peuple, Ex 19 6, il la communique aussi à ceux qui croient au Christ, Ac 9 13 ; Col 1 12. Elle perd toutefois son aspect rituel pour garder son intériorité : elle consiste à imiter le Christ, 2 Th 3 7, Saint de Dieu, Mc 1 24. Celui qui est saint parce que justifié et, par son appartenance au peuple saint, habité par l’Esprit Saint, 5 5, doit encore mettre en œuvre cette sainteté qui lui est donnée et progresser dans la sanctification, v 22 ; 1 Th 4 3-7 ; 2 Th 2 13.
Les fruits du péché et de la justice.
6 20 Quand vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. 21 Quel fruit recueilliez-vous alors d’actions dont aujourd’hui vous rougissez ? * Car leur aboutissement, c’est la mort. 22 Mais aujourd’hui, libérés du péché et asservis à Dieu vous fructifiez pour la sainteté, et l’aboutissement, c’est la vie éternelle. 23 Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur.
Romains 6 (20-23)
– Verset 21, vous rougissez. Ou : « Quel fruit en recueillez-vous alors? Des œuvres dont aujourd’hui vous rougissez. »