(04)-ÉVANGILE SELON SAINT JEAN

Chapitres : 1 – 2 3 

Les noces de Cana.

 2 1 Le troisième jour, * il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était. * 2 Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples. 3 Or il n’y avait plus de vin, car le vin des noces était épuisé. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » 4 Jésus lui dit : « Que me veux tu, * femme ? * Mon heure n’est pas encore arrivée. » * 5 Sa mère dit aux servants : « tout ce qu’il vous dira, faites-le. »

 6 Or il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures. 7 Jésus leur dit : « Remplissez d’eau ces jarres. » Ils les remplirent jusqu’au bord. 8 Il leur dit : « Puisez maintenant et portez en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. 9 Lorsque le maître du repas eut goûté l’eau changée en vin – et il ne savait pas d’où il venait, tandis que les servants le savaient, eux qui avaient puisé l’eau – le maître du repas appelle le marié 10 et lui dit : « Tout homme sert d’abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent ! » 11 Tel fut le premier des signes * de Jésus, il l’accomplit à Cana de Galilée et il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui. 12 Après quoi, il descendit à Capharnaüm ; lui ainsi que sa mère et ses frères et ses disciples, et ils n’y demeurèrent que peu de jours.

Évangile Jean 2 (1-12)

  •           Verset 1, le troisième jour. Trois jours après la rencontre avec Philippe et Nathanaël ; l’évangile s’ouvre ainsi par une semaine complète comptée presque jour par jour, et aboutissant à la manifestation de la gloire de Jésus.
  •           Mère de Jésus y était. Marie est présente au premier miracle qui révèle la gloire de Jésus, et de nouveau à la croix. Par une intention manifeste, plusieurs traits se répondent dans les deux scènes.
  •          Verset 4, que me veux tu. Litt. : « Quoi à moi et à toi ? « , sémitisme assez fréquent dans l’A T, Jg 11 12 ; 2 S 16 10 etc., et dans le N T, Mt 8 29 ; Mc 1 24 ; 5 7 ; Lc 4 34 ; 8 28. On l’emploie pour repousser une intervention jugée inopportune ou même pour signifier à quelqu’un qu’on ne veut avoir aucun rapport avec lui. Le contexte seul permet de préciser la nuance exacte. Ici, Jésus objecte à sa mère le fait que « son heure n’est pas encore arrivée ».
  •           Femme. Cette appellation, insolite d’un fils à sa mère, sera reprise en 19 26, où sa signification s’éclaire comme un rappel de Gn 3 15-20 : Marie est la nouvelle Ève, « la mère des vivants ».
  •           Mon heure. « L’heure » de Jésus est l’heure de sa glorification, de son retour à la droite du Père. L’évangile en marque l’approche, 7 30 ; 8 20 ; 12 23, 27 ; 13 1 ; 17 1. Fixée par le Père, elle ne saurait être avancée. Le miracle obtenu par l’intervention de Marie en sera cependant l’annonce symbolique.
  •           Verset 11, le premier des signes. Tout prophète devait prouver l’authenticité de sa mission par des « signes », des prodiges accomplis au nom de Dieu, Is 7 11 etc. ; Jn 3 2 ; 6 29, 30 ; 7 3, 31 ; 9 16, 33 ; on attendait spécialement du Messie qu’il renouvelât les prodiges de Moïse, 1 21+. Jésus accomplit donc des signes pour inciter les hommes à croire en sa mission divine, 2 11, 23 ; 4 48-54 ; 11 15, 42 etc., car ses œuvres témoignent que Dieu l’a envoyé, que le Père est en lui, 10 30+, avec la puissance de sa gloire, 1 14+, le Père accompli lui-même ces œuvres. Beaucoup cependant refusent de croire. Leur péché demeure, 9 41 ; 15 24, Mt 8 3+.

B). LA PREMIÈRE PÂQUE

La purification du Temple.

2  13 La Pâque des Juifs était proche et Jésus monta à Jérusalem. 14 Il trouva dans le Temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de colombes et les changeurs assis. 15 Se faisant un fouet de cordes, il les chassa du Temple, et les brebis et les bœufs; il répandit la monnaie des changeurs et renversa leurs tables, 16 et aux vendeurs de colombes il dit : « Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon père une maison de commerce. » 17 Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : « Le zèle pour ta maison me dévorera. »

 18 Alors les Juifs prirent la parole et lui dirent : « Quel signe nous montres-tu pour agir ainsi ? » 19 Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai. » * 20 Les Juifs lui dirent alors : « Il a fallu quarante six ans pour bâtir ce sanctuaire, * et toi, en trois jours tu le relèveras ? » 21 Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. * 22 Aussi, quand il ressuscita d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à L’écriture et à la parole qu’il avait dite.

Évangile Jean 2 (13-22)

  •           Verset 19, je le relèverai. Le Christ johannique aime à se servir des mots qui, outre leur sens naturel (seul compris par les interlocuteurs) sont susceptibles d’en revêtir un autre, surnaturel ou figuré, cf 2 21 (Temple); 3 4+ (renaissance); 4 15 (eau vive); 6 34 (pain vivant); 7 35 (partir); 8 33 (servitude); 11 11s (réveiller); 12 34 (élever); 13 9 (laver); 13 36 (partir); 14 22 (se manifester). D’ou une méprise, qui donne au Christ l’occasion de développer son enseignement, cf 13 11+.
  •           Verset 20, ce sanctuaire. La reconstruction du Temple avait été entreprise en 19 avant notre ère. Ce qui situe la scène à la Pâque de l’an 28.
  •           Verset 21, sanctuaire de son corps. Le corps du Christ ressuscité sera le centre du culte en esprit et vérité, 4 21s, le lieu de la présence divine, 1 14, le temple spirituel d’où jailli la source d’eau vive, 7 37-39 ; 19 34. C’est là un des grands symboles johanniques.

Séjour à Jérusalem.

2  23 Comme il était à Jérusalem durant la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il faisait. 24 Mais Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous 25 et qu’il n’avait pas besoin d’un témoignage sur l’homme : car lui-même connaissait ce qu’il y avait dans l’homme.

Évangile Jean 2 (23-25)

Chapitres : 1 – 2  3