(05)-ACTES DES APÔTRES

Chapitres : 1  11 12 13 

L’arrestation de Pierre et sa délivrance miraculeuse. *

   12  Vers ce temps-là, le roi Hérode mit la main sur quelques membres de l’Église pour les maltraiter. 2 Il fit périr par l’épée Jacques, frère de Jean. Voyant que c’était agréable aux Juifs, il fit encore arrêter Pierre. C’était le jour des Azymes. Il le fit saisir et jeter en prison, le donnant à garder à quatre escouades de quatre soldats ; il voulait le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. Tandis que Pierre était ainsi gardé en prison, la prière de l’Église s’élevait pour lui vers Dieu sans relâche.

 6 Or la nuit même avant le jour où Hérode devait le faire comparaître, Pierre était endormi entre deux soldats ; deux chaînes le liaient et, devant la porte deux sentinelles gardaient la prison. 7 Soudain, l’ange du Seigneur survint, et le cachot fut inondé de lumière. L’ange frappa Pierre sur le coté et le fit lever : « Debout ! Vite ! » dit-il. Et les chaînes lui tombèrent des mains. L’ange lui dit alors : « Mets ta ceinture et chausse tes sandales ! » ce qu’il fit. Il lui dit encore : « Jette ton manteau sur tes épaules et suis moi. » 9 Pierre sortit, et il le suivait ; il ne se rendait pas compte que c’était vrai, ce qui se faisait par l’ange, mais il se figurait avoir une vision. 10 Ils franchirent ainsi un premier poste de garde, puis un second, et parvinrent à la porte de fer qui donne sur la ville. D’elle-même, elle s’ouvrit devant eux. Ils sortirent, * allèrent jusqu’au bout d’une rue, puis brusquement l’ange le quitta. 11 Alors Pierre, revenant à lui, dit : « Maintenant je sais réellement que le Seigneur a envoyé son ange et m’a arraché aux mains d’Hérode et à tout ce qu’attendait le peuple des Juifs. »

 12 Et s’étant reconnu, il se rendit à la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, * où une assemblée assez nombreuse s’était réunie et priait. 13 Il heurta le battant du portail, et une servante, nommée Rhodé, vint aux écoutes. 14 Elle reconnut la voix de Pierre et, dans sa joie, au lieu d’ouvrir la porte, elle courut à l’intérieur annoncer que Pierre était là, devant le portail. 15 On lui dit : « Tu es folle ! » mais elle soutenait qu’il en était bien ainsi. « C’est son ange ! » * dirent-ils alors. 16 Pierre cependant continuait à frapper. Quand ils eurent ouvert, ils virent que c’était bien lui et furent saisis se stupeur. 17 Mais il leur fit de la main signe de se taire et leur raconta comment le Seigneur l’avait tiré de prison. Il ajouta : « Annoncez-le à Jacques * et aux frères. » Puis il sortit et s’en alla dans un autre endroit.

 18 Au lever du jour, ce fut un grand émoi chez les soldats : qu’était donc devenu Pierre ? 19 Hérode l’ayant envoyé chercher sans qu’on le trouvât, ordonna, après interrogatoire des gardes, de les exécuter. * Puis de Judée il descendit à Césarée, où il demeura.

Actes 12 (1-19)

  • –            Titre. Cette histoire, qui d’après 11 30 et 12 25, semblerait coïncider avec la visite de Barnabé et de Saul à Jérusalem, doit lui être antérieure : Hérode-Agrippa 1°, appelé « roi » pour le distinguer de son oncle Hérode-Antipas le tétrarque (celui de la Passion), décoré du titre royal par Caligula en 37, ne fut réellement roi de Judée et de Samarie qu’en 41, et mourut en 44. Les événements ici racontés se situent donc entre 41 et 44. Littéralement, le récit tranche sur son contexte actuel et rappelle la manière de Marc.
  •             Verset 10, ils sortirent. Add. : « Descendirent les sept degrés ».
  • –           Verset 12, surnommé Marc. On retrouve Jean-Marc ; il était le cousin de Barnabé. Il sera auprès de Paul durant sa première captivité romaine. Paul réclamera encore ses services peu avant de mourir. Il fut également le disciple de Pierre, et la tradition reconnaît en lui l’auteur du second Évangile.
  •             Verset 15, c’est son ange. Écho d’une croyance populaire aux anges gardiens, considérés comme une sorte de « double » spirituel de leur protégé.
  •             Verset 17, annoncez-le à Jacques. « Jacques », sans autre spécification, désigne le « frère du Seigneur ». Dès l’époque de la première visite de Paul à Jérusalem, (ce serait en 36, Ac 9 1+), Jacques est le chef du groupe « hébreux » des chrétiens de Jérusalem. Il gouvernera l’Église mère après le départ de Pierre. L’épître de Jacques se présente comme son œuvre.
  •             Verset 19, de les exécuter. Responsables de leurs prisonniers, les soldats devaient subir la peine de ceux qu’ils avaient laissé s’échapper.

La mort du persécuteur.

12 20 Hérode était en conflit aigu avec les gens de Tyr et de Sidon. D’un commun accord ceux-ci se présentèrent devant lui et, après avoir gagné Blastus, le chambellan du roi, ils sollicitaient la paix. Leur pays, en effet, tirait sa subsistance de celui du roi. 21 Au jour fixé, Hérode, vêtu de ses habits royaux, prit place sur la tribune et, tandis qu’il les haranguait, 22 le peuple se mit à crier : « C’est un dieu qui parle, ce n’est pas un homme ! » 23 Mais à l’instant même, l’ange du Seigneur le frappa, parce qu’il n’avait pas rendu gloire à Dieu ; et rongé de vers, * il rendit l’âme.

Actes 12 (20-23)

  • –              Verset 23, et rongé de vers. Var : « étant descendu de la tribune, il devint, encore vivant, la pâture des vers, et ainsi rendit l’âme ».

Barnabé et Saul rentrent à Antioche.

12 24 Cependant la parole de Dieu croissait et se multipliait. 25 Quand à Barnabé et Saul, après avoir accompli leur ministère à Jérusalem, * ils revinrent, ramenant avec eux Jean, surnommé Marc.

Actes 12 (24-25)

           Verset 25, à Jérusalem. Var : « à Jérusalem ». Cette leçon mieux attestée peut s’entendre si l’on rapporte ces mots au verbe « accomplir »; la var. « de Jérusalem » suppose qu’on rattache l’expression au verbe « revinrent », mais elle semble être une correction facilitante.

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