AT-28 L’ECCLÉSIASTIQUE

Chapitre : 1—   29  30  31 

L’éducation.

30 1 Qui aime son fils lui prodigue le fouet, plus tard ce fils sera sa consolation. 2 Qui élève bien son fils en tirera satisfaction et parmi ses connaissances il s’en montrera fier. 3 Celui qui instruit son fils rend jaloux son ennemi et se montre joyeux devant ses amis. 4 Qu’un père vienne à mourir, c’est comme s’il n’était pas mort, car il laisse après lui un fils qui lui ressemble.

5 Vivant, il a trouvé la joie dans sa présence, devant la mort il n’a pas eu de peine. 6 Contre ses ennemis il laisse un vengeur * et pour ses amis quelqu’un qui leur rende leurs bienfaits. 7 Celui qui gâte son fils pansera ses blessures, * à chacun de ses cris ses entrailles tressailliront.

8 Un cheval mal dressé devient rétif, un enfant laissé à lui-même devient mal élevé. 9 Cajole ton enfant, il te terrorisera, joue avec lui, il te fera pleurer. 10 Ne ris pas avec lui, si tu ne veux pas pleurer avec lui, tu finirais par grincer des dents. 11 Ne lui laisse pas de liberté pendant sa jeunesse et ne ferme pas les yeux sur ses sottises.

12 Fais-lui courber l’échine pendant sa jeunesse, meurtris-lui les côtes tant qu’il est enfant, de crainte que, révolté, il ne te désobéisse et que tu n’en éprouves de la peine. * 13 Élève ton fils et forme-le bien, pour ne pas avoir à endurer son insolence.

  • Vers 6. un vengeur. Au sens hébreu (go ‘el) : celui qui a « droit de rachat » (cf. Rt 2 20+; 4 4), mais aussi celui qui est le défenseur des opprimés.
  • Vers 7. blessures. Interprétation incertaine; soit les blessures de son fils, que celui-ci recevra au cours d’une vie agitée, soit ses propres blessures qu’un fils ingrat lui infligera.
  • Vers 12. de la peine. Les w. 11b-12a, 12d, omis par le grec, sont restitués d’après grec 248, hébr. et lat.(+ syr. pour 12a).

La santé.

14 Mieux vaut un pauvre sain et vigoureux qu’un riche éprouvé dans son corps. 15 Santé et vigueur valent mieux que tout l’or du monde, un corps vigoureux mieux qu’une immense fortune. 16 II n’y a richesse préférable à la santé ni bien-être supérieur à la joie du cœur. 17 Plutôt la mort qu’une vie chagrine, l’éternel repos qu’une maladie persistante.

18 Des mets à profusion devant une bouche fermée, telles sont les offrandes déposées sur une tombe. * 19 Que sert l’offrande à une idole qui ne mange ni ne sent ! Tel est celui que le Seigneur persécute : * 20 il regarde et soupire, il est comme un eunuque qui étreint une vierge et soupire.

  • Vers 18. une tombe. « sur une tombe »; var. hébreu. : « devant une idole ».
  • Vers 19. persécute. C’est-à-dire le malade, incapable de se nourrir; cf. l’hébr. : « Ainsi celui qui a de la fortune et ne peut pas en jouir », mais le texte est probablement altéré.

La joie.

21 Ne te laisse pas aller à la tristesse et ne t’abandonne pas aux idées noires. 22 La joie du cœur, voilà la vie de l’homme, la gaîté, voilà qui prolonge ses jours. 23 Trompe tes soucis, * console ton cœur, chasse la tristesse : car la tristesse en a perdu beaucoup, elle ne saurait apporter de profit.

24 Passion et colère abrègent les jours, les soucis font vieillir avant l’heure. * 25 A cœur généreux, bon appétit : * il se soucie de ce qu’il mange.

  • Vers 23. tes soucis. « Trompe tes soucis » S, hébr., syr.; « Aime ton âme » texte reçu.
  • Vers 24. l’heure. Tous les mss grecs mettent 33 16 – 36 10 avant 30 25 – 33 16. Les versions syriaque et latine ont conservé l’ordre primitif, dont les fragments hébreux témoignent également.
  • Vers 25. appétit. Hébreu. : « Le sommeil d’un cœur heureux tient lieu de mets ».