03\-15 Discussion sur les traditions pharisaïques. Mt 15

ÉVANGILE SELON SAINT MATTHIEU Chap. 15

Discussion sur les traditions pharisaïques.

15  1 Alors les Pharisiens et les scribes de Jérusalem s’approchent de Jésus et lui disent :  « Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? *  En effet, ils ne se lavent pas les mains au moment de prendre leur repas. » *  « Et vous, répliqua-t-il, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au nom de votre tradition ? »  4 En effet, Dieu a dit : Honore * ton père et ta mère, et que celui qui maudit son père ou sa mère soit punit de mort.

Mais vous, vous dites : Quiconque dira à son père ou à sa mère : Les biens dont j’aurais pu t’assister, je les consacre,  celui-là sera quitte de ses devoirs envers son père ou sa mère. *  Et vous avez annulé la parole de Dieu au nom de votre tradition.  7 Hypocrites ! Isaïe a bien prophétisé de vous quand il a dit :  Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi.  Vain est le culte qu’ils me rendent : les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains.

Évangile Matthieu 15 (1-9)

–   Verset 2, tradition des anciens. Tradition orale qui, sous prétexte de faire observer la Loi écrite, renchérissait sur elle. Les rabbins la faisaient remonter, par les « anciens », à Moïse.

–   Leur repas. Litt: « manger du pain ».

–   Verset 4, Honore. Mais par de bons offices et des services réels.

–   Verset 6, son père ou à sa mère. Parce que les biens ainsi voués (korban) ont revêtu un caractère « sacré » qui interdit désormais aux parents d’y prétendre en rien. Ce vœu, qui restait d’ailleurs fictif et n’entraînait aucune donation véritable, était un moyen odieux de s’affranchir d’un devoir sacré. Les rabbins, tout en reconnaissant son caractère immoral, tenaient un tel vœu pour valable.

Enseignement sur le pur et l’impur. *

15  10 Et ayant appelé la foule prés de lui, il leur dit : « écoutez et comprenez !  11 Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme; mais ce qui sort de sa bouche, voilà ce qui souille l’homme. »

12 Alors s’approchant, les disciples lui disent : « Sais-tu que les Pharisiens se sont choqués de t’entendre parler ainsi ? »  13 Il répondit ; « Tout plant que n’a point planté mon Père céleste sera arraché.  14 Laissez les : ce sont des aveugles qui guident des aveugles ! Or si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou. »

15 Pierre prenant la parole, lui dit : « Explique-nous la parabole. » Il dit :  16 Vous aussi, maintenant encore, vous êtes sans intelligence ?  17 Ne comprenez-vous pas que tout ce qui pénètre dans la bouche passe dans le ventre, puis s’évacue aux lieux d’aisance,  18 tandis que ce qui sort de la bouche procède du cœur, et c’est cela qui souille l’homme !  19 Du cœur en effet procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations.  20 Voilà les choses qui souillent l’homme ; mais manger sans s’être lavé les mains, cela ne souille pas l’homme.

Évangile Matthieu 15 (10-20)

–   Titre. À propos de l’impureté des mains, objectée par les Pharisiens, v 2, Jésus envisage la question plus générale de l’impureté attribuée par la Loi à certains aliments, Lv 11, et il enseigne à faire passer l’impureté légale après l’impureté morale, la seule qui importe vraiment.

Guérison de la fille d’une Cananéenne.

15   21 En sortant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.  22 Et voici qu’une femme cananéenne, étant sortie de ce territoire, * criait en disant : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David : ma fille est fort malmenée par un démon. »  23 Mais il ne lui répondit pas un mot. Ses disciples, s’approchant, le priaient : « Fais lui grâce, * car elle nous poursuit de ses cris. »  24 À quoi il répondit : « je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »  25 Mais la femme était arrivée et se tenait prosternée devant lui en disant : «Seigneur viens à mon secours !»  26 Il lui répondit : « Il ne sied pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » *  27« Oui, Seigneur ! dit-elle, et justement les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ! »  28 Alors Jésus lui répondit : « Ô femme, grande est ta foi ! Qu’il t’advienne selon ton désir ! » Et de ce moment sa fille fut guérie.

Évangile Matthieu 15 (21-28)

–   Verset 22, de ce territoire. La grâce accordée par Jésus à cette païenne le sera tout de même en terre d’Israël.

–   Verset 23, fais lui grâce. Les disciples demandent au Maître de lui donner congé en l’exauçant ; même terme grec en Mt 18 27; Mt 27 15.

–   Verset 26, aux petits chiens. Jésus doit s’employer au salut des Juifs, « enfants » de Dieu et des promesses, avant de s’occuper des païens, qui n’étaient aux yeux des Juifs, que des « chiens ». Le caractère traditionnel de cette image et la forme diminutive employée atténuent dans la bouche de Jésus ce que l’épithète aurait de méprisant.

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Mt 18 27; 18 26 Le serviteur alors se jeta à ses pieds et il s’y tenait prosterné en disant : Consens-moi un délai, et je te rendrai tout. 27 Apitoyé, le maître de ce serviteur le relâcha et lui fit remise de sa dette. 28 En sortant, ce serviteur rencontra un de ses compagnons, qui lui devait cent deniers ; * et il le prit à la gorge et le serrait à l’étrangler, en lui disant : Rends tout ce que tu dois. 

Mt 27 15. 27 15 À chaque Fête, le gouverneur avait coutume de relâcher à la foule un prisonnier, celui qu’elle voulait. 16 On avait alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. * 17 Pilate dit aux gens qui se trouvaient rassemblés : « Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus que l’on appelle Christ ? » 

Nombreuses guérisons près du lac.

15 29 Étant parti de là, Jésus vint au bord de la mer de Galilée. Il gravit la montagne, et là il s’assit.  30 Et des foules nombreuses s’approchèrent de lui, ayant avec elles des boiteux, des estropiés, des aveugles, des muets et bien d’autres encore, qu’ils déposèrent à ses pieds ; et il les guérit.  31 Et les foules de s’émerveiller en voyant ces muets qui parlaient, ces estropiés qui redevenaient valides, ces boiteux qui marchaient et ces aveugles qui recouvraient la vue ; et ils rendirent gloire au Dieu d’Israël.

Évangile Matthieu 15 (29-31)

Seconde multiplication des pains.

15   32 Jésus, cependant, appela à lui ses disciples et leur dit : « J’ai pitié de la foule, car voilà déjà trois jours qu’ils restent auprès de moi et ils n’ont pas de quoi manger. Les renvoyer à jeun, je ne le veux pas : ils pourraient défaillir en route. »  33 Les disciples lui disent : « Où prendrons-nous, dans un désert, assez de pain pour rassasier une telle foule ? »  34 Jésus leur dit : « Combien de pains avez-vous ? » « Sept, » dirent-ils, et quelques petits poissons.  35 Alors il ordonna à la foule de s’étendre à terre ;  36 puis il prit les sept pains et les poissons, rendit grâces, les rompit et il les donnait à ses disciples, qui les donnaient à la foule.  37 Tous mangèrent et furent rassasiés, et des morceaux qui restaient on ramassa sept pleines corbeilles !  38 Or ceux qui mangèrent étaient quatre mille hommes, sans compter les femmes et les enfants.  39 Après avoir renvoyé les foules, Jésus monta dans la barque et s’en vint dans le territoire de Magadan.

Évangile Matthieu 15 (32-39)